Huit wagons du train qui se rendait du Caire à Mansoura, à 130 km plus au nord, ont déraillé au niveau de la cité agricole de Toukh. Au moins onze personnes ont été tuées et près de 100 blessées dimanche dans le déraillement d'un train au nord du Caire, trois semaines après une collision ferroviaire meurtrière en Egypte. Selon un communiqué du gouvernement, quatre wagons du train qui se rendait du Caire à Mansoura, à 130 km plus au nord, ont déraillé au niveau de la cité agricole de Toukh. Les causes de l'accident n'étaient pas connues dans l'immédiat. «Onze personnes ont été tuées et 98 blessées dans l'accident de train à Toukh», dans le Delta du Nil, d'après un dernier bilan du ministère de la Santé. Quatorze blessés légers ont pu quitter l'hôpital. Des dizaines d'ambulances ont été dépêchées sur le lieu de l'accident, selon le ministère de la Santé. Des enquêteurs ont été envoyés sur place pour tenter d'en établir les causes. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a chargé le génie militaire d'enquêter sur ce nouveau drame. D'après la source de sécurité, le conducteur du train et d'autres responsables ferroviaires ont été détenus pour être interrogés. L'Egypte est régulièrement endeuillée par de graves accidents routiers ou ferroviaires, dus à une circulation anarchique, à des véhicules vétustes ou encore à des routes et des voies ferrées mal entretenues et peu surveillées. Les accidents ferroviaires sont généralement attribués à des problèmes d'infrastructures et de maintenance. Le 26 mars, au moins 20 personnes sont mortes et près de 200 ont été blessées dans une collision entre deux trains de voyageurs dans le village de al-Samaa Gharb, à 460 km au sud du Caire, près de la ville de Sohag. Au moins huit personnes, dont le chauffeur et son assistant, ont été interpellées. Et le parquet général a indiqué début avril que le conducteur du train et son assistant n'étaient pas à leur poste lors de l'accident, ce que les deux hommes ont contesté. Après ce drame, le ministre égyptien des Transports, Kamel el-Wazir a déclaré que le «facteur humain» était souvent à l'origine des catastrophes ferroviaires, promettant la mise en place d'un réseau automatisé d'ici 2024. M. Sissi a promis des sanctions contre les responsables des drames ferroviaires. Prêt de la BAD Début avril, la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé l'octroi d'un prêt de 145 millions d'euros à l'Egypte pour «financer l'amélioration de la fiabilité et de la performance du système de chemins de fer du pays dans le cadre du projet national de modernisation des chemins de fer». «Le financement sera utilisé pour le renforcement de la sûreté opérationnelle et l'accroissement de la capacité du réseau national de voies ferrées», a-t-elle affirmé. Ces améliorations visent principalement les «40 % de la population égyptienne aux revenus faibles qui comptent sur les trains comme moyen de transport abordable». La tragédie ferroviaire la plus meurtrière de l'histoire du pays s'était produite en 2002, avec l'incendie d'un train qui avait fait plus de 370 morts à une quarantaine de kilomètres au sud du Caire. En février 2019, un train s'était encastré dans un mur de la gare Centrale Ramsès au Caire, entraînant une explosion et un incendie dans lesquels une vingtaine de personnes avaient péri.