Onze pays africains courent un risque élevé de surendettement en raison notamment de la pandémie de coronavirus, qui continue de faire des ravages à travers le continent, selon la Commission économique africaine (CEA). Le Mozambique, São Tomé-et-Principe, la Somalie et le Soudan sont surendettés tandis que 11 autres pays africains courent un risque élevé de l'être, a averti le directeur par intérim de la Division de la macroéconomie et de la gouvernance à la CEA lors de la 39e réunion du Comité d'experts de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, tenue cette semaine à Addis-Abeba, en Ethiopie. D'après M. Armah, sept des 11 pays à haut risque de surendettement ont demandé un allégement de la dette, dans le cadre de l'Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) que la CEA préconise de prolonger jusqu'en 2022 pour permettre à davantage de pays d'en bénéficier. Il a souligné que des ressources supplémentaires sont nécessaires pour assurer la transition harmonieuse de ces pays du statut de Pays les moins avancés (PMA) vers celui de Pays en développement (PED), relevant que la pandémie de la Covid-19 pose un défi pour le passage dans l'avenir du statut de Pays les moins avancés, dont 33 pays africains font partie, à celui de Pays en développement. Les pays qui sont en passe de sortir de leur statut de PMA ou qui ont récemment quitté le statut de PMA ont été confrontés au défi supplémentaire de financer leur relance face à la pandémie, a-t-il expliqué. Selon le document final de l'Examen régional pour l'Afrique, qui s'est tenu virtuellement du 22 au 26 février, au Malawi, il est impératif d'aider les PMA à accéder à des financements concessionnels pour relever leurs défis structurels, faciliter leur transition et renforcer leur réponse à la crise, a dit M. Armah. Sans financement concessionnel supplémentaire, la pandémie compromettra les perspectives de changement de statut de Sao Tomé-et-Principe, en particulier, a averti ce responsable de la CEA qui a partagé avec les experts certaines des mesures encouragées par la CEA pour soutenir la relance africaine face à la Covid-19. Il a, dans ce cadre, soutenu que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) offre aux PMA une opportunité d'élargir le commerce, appelant les PMA à lutter contre les flux financiers illicites et à investir davantage dans l'énergie pour promouvoir l'industrialisation. La croissance du PIB réel dans les PMA africains devrait passer de 4,0% en 2019 à -1,5% en 2020, selon la CEA. La Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique a été placée cette année sous le thème «Industrialisation durable et diversification de l'Afrique à l'ère du numérique dans le contexte de la COVID-19».