Vacciner les plus vulnérables permettra de « retirer la peur et la tragédie de la pandémie » qui a tué au moins 2,5 millions de personnes, selon l'OMS. La pandémie de Covid-19 a fait au moins 2,53 millions de morts dans le monde, selon un bilan établi par l'Agence France-Presse, à partir de sources officielles, lundi 1er mars. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché avec 514 320 victimes, suivis par le Brésil (255 720), le Mexique (185 715), l'Inde (157 157) et le Royaume-Uni (122 849). Dans le même temps, la vaccination gagne du terrain sur toute la planète. Mais la pandémie reste virulente, surtout après une nouvelle hausse du nombre de cas cette semaine après sept semaines successives de baisse.La part de la population vaccinée dans le mondeLes dates de mise à jour des données, qui varient selon les pays, s'affichent au survol. L'OMS prudente et réaliste L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé irréaliste de penser que l'humanité serait débarrassée de la Covid-19 d'ici à la fin de l'année. «Il serait très prématuré et, je pense, irréaliste de penser que nous allons en finir avec ce virus d'ici la fin de l'année, a déclaré Michael Ryan, directeur des opérations d'urgence de l'OMS. Mais je pense que ce avec quoi nous pouvons en finir, si nous sommes intelligents, ce sont les hospitalisations, les morts et la tragédie associées à cette pandémie.» Selon lui, l'OMS se focalise sur le fait de maintenir la transmission du virus à un niveau bas, d'aider à prévenir l'apparition de variants et de réduire le nombre de personnes contaminées. Vacciner le personnel de santé en première ligne et les plus vulnérables permettra de «retirer la peur et la tragédie de la pandémie», a-t-il ajouté. Le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, veut que la vaccination du personnel de santé soit commencée dans chaque pays de la planète durant les cent premiers jours de l'année – ce qui signifie qu'il reste quarante jours pour atteindre ce but. Premières injections du vaccin Covax en Afrique Le Ghana et la Côte d'Ivoire ont été, lundi, les premiers pays à lancer une campagne de vaccination grâce au dispositif Covax, destiné aux pays les moins riches. A Accra, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, est devenu la première personne dans le monde à recevoir une injection du vaccin AstraZeneca-Oxford financé par Covax. «Il est important que je donne l'exemple et montre que ce vaccin est sûr en étant la première personne à le recevoir, afin que tout le monde au Ghana se sente à l'aise de se faire vacciner», a déclaré le chef de l'Etat. Peu de temps après, à Abidjan, c'était au tour de Patrick Achi, secrétaire général de la présidence ivoirienne, de se faire vacciner dans le quartier populaire de Treichville. Recevoir ce vaccin est «un devoir patriotique», a affirmé M. Achi, ajoutant que la vaccination offre «l'espoir d'un retour à la normale dans les mois à venir» A terme, le Ghana prévoit de vacciner 20 millions de ses 30 millions d'habitants avant la fin de l'année, la Côte d'Ivoire, près de 70 % de sa population de 25 millions d'habitants. Le système Covax vise à fournir cette année des vaccins anti-Covid à 20 % de la population de près de 200 pays et territoires participants. Il comporte un mécanisme de financement qui permet à 92 pays à faible et moyens revenus d'avoir accès aux précieuses doses. Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec 200 millions d'habitants, recevra mardi près de quatre millions de doses de ce vaccin contre le Covid-19. Pour aider à accélérer la vaccination des 1,3 milliard d'habitants du continent, l'Union africaine (UA) a annoncé avoir obtenu 270 millions de doses de vaccins à distribuer cette année. La Colombie est de son côté devenue lundi le premier pays d'Amérique à recevoir un lot de vaccins Covax. Le Pérou, le Salvador et la Bolivie en seront les prochains bénéficiaires, selon l'OMS. Novavax espère déposer une demande d'autorisation L'entreprise de biotechnologie américaine Novavax a déclaré, lundi, espérer déposer une demande d'autorisation pour son vaccin contre le Covid-19 au Royaume-Uni au début du deuxième trimestre, et pouvoir faire de même peu après aux Etats-Unis. Elle n'a toutefois pas d'assurance que les autorités américaines acceptent d'étudier cette demande, qui ne sera pour le moment fondée que sur les résultats d'essais cliniques de phase III menés au Royaume-Uni, alors que d'autres similaires se poursuivent encore aux Etats-Unis. «Notre espoir et notre attente est que l'Agence américaine des médicaments accepte de considérer les données britanniques», a déclaré le PDG de Novavax, Stanley Erck, en reconnaissant n'avoir aucune «assurance» qu'elle le fasse. Pour le vaccin d'AstraZeneca, les autorités sanitaires américaines attendent les résultats d'essais aux Etats-Unis, même si ce remède est déjà autorisé en Europe. «Nous avons des données différentes de celles d'AstraZeneca», a toutefois argumenté Stanley Erck.