Le premier ambassadeur émirati en Israël a pris ses fonctions lundi, se disant «fier» et «honoré» d'œuvrer à développer les relations entre les deux pays, quelques mois après leur normalisation. Mohamed Mahmoud Fateh Ali Al Khaja a présenté ses lettres de créance au président israélien Reuven Rivlin lors d'une cérémonie à la résidence présidentielle à Jérusalem. S'exprimant en hébreu après quelques mots de bienvenue en arabe, M. Rivlin a salué le diplomate émirati. «Je mettrai tout en œuvre pour renforcer ces liens et rapprocher la culture des deux pays et de leurs peuples», a déclaré le diplomate émirati, aux côtés de M. Rivlin. «Je travaillerai sans relâche pour renforcer les liens politiques entre nos deux pays au service de nos peuples et de la stabilité régionale», a-t-il ajouté Lors d'une rencontre avec le chef de la diplomatie israélienne Gabi Ashkenazi, le diplomate émirati avait dit auparavant «être très fier et honoré d'être le premier ambassadeur émirati auprès de l'Etat d'Israël». «Ma mission ici est de nourrir et de développer cette relation. Nous espérons que cela apportera la paix et la prospérité aux peuples du Moyen-Orient», avait encore affirmé le diplomate, qui doit visiter mardi Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem. Les Emirats arabes unis ont été, avec Bahreïn, les premiers pays du Golfe à avoir conclu en septembre dernier des accords de normalisation des relations avec Israël, négociés sous l'égide des Etats-Unis. Dans la foulée de cette vague de normalisation, de nombreux accords commerciaux ont été signés entre les Emirats et Israël dans les secteurs de l'agroalimentaire, du tourisme et des hautes technologies. Fin janvier, Israël avait annoncé l'ouverture d'une ambassade aux Emirats et l'arrivée de son représentant Eitan Na'eh. La première ambassade émiratie en Israël est située à Tel-Aviv, métropole israélienne où sont basées la majorité des représentations diplomatiques car ne reconnaissant pas Jérusalem comme capitale d'Israël. Israël a annexé en 1967 la partie orientale de la ville sainte et considère l'ensemble de Jérusalem comme sa capitale «indivisible», tandis que les Palestiniens aspirent à faire de Jérusalem-Est la capitale d'un éventuel Etat indépendant. Les Palestiniens ont dénoncé la récente normalisation d'Israël avec des pays arabes, qu'ils ont qualifiée de «trahison», la résolution du conflit israélo-palestinien ayant été jusqu'alors considérée comme une condition sine qua non à toute normalisation. Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a fustigé lundi un «péché national» de la part des Emirats. «La normalisation encouragera toujours l'occupation israélienne à nier les droits des Palestiniens et à continuer ses crimes», a estimé le groupe armé dans un communiqué.