Jamais un film documentaire français sur le Maroc n'avait déchaîné autant de passions et retenu le souffle des salons marocains comme l'a fait le film de Jean-Louis Pérez, « Mohamed VI, le règne secret » diffusé jeudi soir sur France 3, écrit dimanche le site français Mondeafrique. Il faut dire que le producteur a su « bluffer » son monde jusqu'au bout. Embargo total sur le film, annulation de l'avant-première et surtout un casting ravageur où tous les opposants notoires de la monarchie sont réunis, souligne ce site selon lequel, à force de suspense entretenu, le film a déçu le public averti friand de « révélations » sur le palais royal, ses mœurs et ses « secrètes affaires ». Un règne pas si secret Pas de chiffres précis sur la fortune royale en dehors de ce qui a été publié par le magazine spécialisé américain Forbe's. Si le film affirme que le patrimoine de Mohammed VI a quintuplé depuis le début du règne, il ne livre en revanche aucune donnée précise. D'après plusieurs hommes d'affaires casablancais ayant visionné le film, c'est le témoignage de Moulay Hicham surnommé « le prince rouge » qui était le plus attendu. Après le succès mitigé de son livre « Journal d'un prince banni », la sortie de Moulay Hicham a été jugée « empruntée ». L'or du « prince rouge » Dans l'entourage du neveu de Hassan II, des hommes d'affaires n'ont pas hésité à poser la question de sa fortune héritée de son père et en partie transférée à l'étranger, notamment en Thaïlande où le prince avait annoncé des investissements colossaux il y a quelques années. A Paris, Moulay Hicham est par ailleurs propriétaire, avec son frère et sa soeur, d'un luxueux appartement sis au quai d'Orsay. D'autres hommes d'affaires casablancais qui avaient investi dans la presse indépendante au lendemain du nouveau règne ont très mal pris le fait que Moulay Hicham ait laissé en rade nombre de ses compagnons de route. Le capitaine Mustapha Adib, militant des droits de l'homme, se répand notamment dans tout Paris que le « prince rouge » ne lui aurait versé que 10 000 euros sur les 100 000 qu'il lui avait promis au départ. Au Maroc, la fortune est une histoire de famille, conclut Mondeafrique.