Moralité de l'histoire : Partout la misère est générale. Avec Adib, elle est capitaine. «Ex-capitaine précisément» ! M ustapha Adib ? Un officier qui voulait devenir le samaritain des temps modernes avait fait des vagues, il y a plus de six ans. Poursuivi en justice pour outrage à l'armée et violations des consignes militaires, il a été condamné à deux ans et demi de prison. Il a surtout porté atteinte à une institution, les F.A.R dont il faisait partie, et se devait d'honorer. S'ensuit une hibernation, longue de six ans. L'homme qui voyait la corruption et les mains sales partout, vient de dévoiler, dans un entretien avec J.Afrique, de…mystérieuses affaires d'argent, où il est question d'euros, de dirhams, d'un ministre, d'un prince, d‘engagements non honorés et des militants des droits de l'homme ! Un vrai polar. Le capitaine aux abois appelle au secours, choisit des noms, prend des contacts et ….attend longtemps. Visiblement désabusé, il se ronge les sangs avant de tirer : « J'ai seulement reçu des promesses de certaines personnes qui ne les ont pas honorées. J'avais à cœur de dénoncer ces fausses promesses ». De qui s'agit-il ? De Feu Driss Basri d'une part et de Moulay Hicham d'autre part. L'ancien grand vizir et le prince rouge, sont accusés par le capitaine de désengagement et de promesses non tenues. Non assistance pour personne dans la dèche ! Ecoutons-le raconter ce déni de justice jusqu'alors inconnu de la grande partie des marocains, surtout ceux qui le prenaient pour un mousquetaire de la bonne cause : « Il (Moulay Hicham) m'a demandé : tu as besoin de combien ? ». Je lui ai répondu. Il m'a promis de faire le nécessaire très rapidement. Finalement, il ne m'a donné que le quart de la somme qu'il m'avait promise ». Il avait donc tort aux yeux de l'officier, porte étendard autoproclamé de la lutte contre la corruption en galon ! En fait, Moulay Hicham n'a tenu que le quart de la promesse: Adib, lui en veut à mort. Ceci étant, Adib dit «respecter encore» Moulay Hicham ou, encore que «son aide serait toujours la bienvenue» ! La preuve que l'argent a toujours une bonne presse chez l'ancien officier ! L'autre personne incriminée, Driss Basri, qui lui a été conseillé par les soins des militants des droits de l'homme. Bizarre, quand même ! Ceux là même qui le vouaient aux gémonies et lui trouvaient toutes les tares ? Incroyable encore: dans cette affaire, il y a des militants, soi-disant des droits de l'homme qui n'ont aucune issue pour un militaire en détresse, qu'un ministre souvent taxé de bourreau ! Passons aux choses sérieuses du capitaine. Récit : «(Feu Driss Basri, ndlr) je lui ai fait part de mes besoins. Là encore, je ne vous révèlerais pas le montant. Il m'a dit que je recevrai le tout dans sept à dix jours. Mais, il ne m'a rien versé du tout». Des promesses en l'air, quoi ! Décidément, l'ancien capitaine n'a pas de chance: l'argent des autres lui file entre les mains. Pourtant prétendues blanches ! L'histoire ne dit pas pourquoi le ministre en exil et le prince rouge s'inquiètent du sort d'un militaire, ni s'ils étaient au courant de ses attaques contre une institution, partout respectée dans le monde. Mais elle nous édifie sur les voies impénétrables de la monnaie. Du singe, bien évidemment ! Moralité de l'histoire : Partout la misère est générale. Avec Adib, elle est capitaine. «Ex-capitaine précisément ! ».