Le coût moyen pondéré du capital (WACC) du marché boursier marocain a connu une baisse sensible de -3,1 points (pts) à 6,3% au terme de la période 2015-2020, selon Attijari Global Research (AGR). Ce repli s'explique par trois principaux facteurs, dont la nouvelle politique accommodante de la Banque centrale qui s'est traduite par le glissement de la courbe des taux obligataires en 2020, précise AGR dans un rapport publié lundi sous le titre "Abordez l'année 2021 sous l'angle du cash-conversion". Le rendement des bons de trésor (BDT) 10 ans (utilisé dans la valorisation des Actions) baisse, quant à lui, de -124 points de base (PBS) à 2,38% sur la période étudiée, note AGR. Le deuxième facteur concerne l'exigence de rentabilité des investisseurs envers la Bourse qui n'a pas connu une forte augmentation et ce, en dépit de la crise sanitaire et de son impact sur l'aversion au risque, relève la même source, ajoutant que la stabilité relative de la "Prime de Risque Actions" à 6,1% se justifierait à la fois par le manque d'alternatives de placement au Maroc et par la projection des investisseurs au-delà de la crise sanitaire. S'agissant du troisième facteur, il porte sur l'allègement relatif du coût de la dette des sociétés sous l'effet des baisses successives du taux directeur de la Banque Centrale en 2020, fait savoir AGR. Dans ces conditions, plusieurs sociétés ont renégocié leur taux d'intérêt. Selon nos propres calculs, le coût moyen de la dette du marché serait passé de 5,6% à 4,5% sur la période étudiée. Dans ce rapport, les analystes d'AGR soulignent également que le mot "volatilité" résume toute l'année 2020, rappelant que face au choc Covid-19, l'indice Masi a subi la correction la plus rapide de son histoire avec une perte de plus de 28% de sa valorisation en l'espace de 18 séances de cotation seulement. Toutefois, cette volatilité inédite n'a pas été si pénalisante pour les investisseurs. Celle-ci a créé de belles opportunités de placement à travers un rattrapage de la performance du marché de plus de 25% depuis le deuxième trimestre 2020. En ce début d'année, la question qui s'impose est la suivante: "comment aborder l'année 2021 en Bourse, après que le marché Actions ait récupéré plus de 90% de sa correction induite par le choc Covid-19 ?". Dans ce sens, les analystes d'AGR font état de trois réalités. La première concerne le manque de visibilité sur le profil de la relance économique post Covid-19. La deuxième est une raréfaction croissante des placements à rendement attractif, alors que la troisième est liée à l'émergence du risque Dette au sein du segment Corporates. À cet effet, le ratio cash-conversion qu'ils ont retenu évalue la capacité d'une société à convertir son résultat économique en cash-flow opérationnel. Concrètement, l'analyse d'AGR du marché Actions durant la période 2015-2022 se déroule en deux phases. "Dans un premier temps, nous identifions les sociétés ayant une capacité à défendre un niveau élevé de cash-conversion grâce notamment à la résilience de leur niveau de profitabilité et à la bonne maîtrise de leur cycle d'exploitation. Dans un second temps, nous nous assurons que ce cash-conversion se traduit positivement sur la rémunération de l'Actionnaire et ce, à travers l'amélioration de la création de la valeur économique et du dividende". En effet, le marché demeure particulièrement efficient à l'égard de ces deux indicateurs, relèvent les analystes, ajoutant qu'au terme de leur exercice, ils aboutissent à un portefeuille de conviction composé de 8 valeurs. Celles-ci répondraient au mieux à leur thématique d'investissement qui s'articule autour de la génération du cash. "Sur la période 2020-2022, notre portefeuille affiche un cash-conversion moyen de 79%, une nette amélioration de la création de valeur et enfin, un effet de rattrapage important du dividende permettant d'aboutir à un rendement du dividende (D/Y – dividend yield) de 5,6% au terme de cette période", font-ils savoir, précisant qu'il s'agit d'un niveau de rendement 2,6x supérieur à celui du marché obligataire.