L'Inde, deuxième nation la plus peuplée de la planète (1,3 milliard d'habitants), a vacciné en fin de semaine dernière plus de 224 000 personnes. Alors que les campagnes de vaccination se poursuivaient dans plusieurs pays, la livraison des doses de vaccin au Maroc subira cependant un léger retard en raison de considérations «géopolitiques et stratégiques» Les livraisons au Maroc des quantités prévues de vaccins contre la Covid-19 ont subi un nouveau contretemps et vont connaître des retards (de quelques jours selon des sources indiennes). Alors qu'El Othmani a défendu devant les parlementaires la politique de vaccination de son gouvernement après des semaines de faux espoirs de pouvoir déployer rapidement un programme national, les fournisseurs du Maroc ralentissent les livraisons de leurs vaccins, alors que ce sujet est devenu une sérieuse préoccupation politique. «Des pays comme le Brésil et le Maroc devront peut-être attendre quelques jours de plus pour obtenir des vaccins Covid-19 fabriqués en Inde» a indiqué, jeudi 21 janvier, une source indienne, qui précise «que l'Inde affine sa diplomatie vaccinale pour obtenir des gains géopolitiques et stratégiques». Selon la même source, «le gouvernement n'a pas encore approuvé les droits d'atterrissage pour les aéronefs envoyés pour récupérer les lots de vaccins». L'Inde ayant expédié les premiers envois de vaccins à ses voisins immédiats, des sources ont déclaré «qu'il ne faudrait que quelques jours avant que les exportations de vaccins puissent commencer vers le Brésil et d'autres comme l'Arabie saoudite, le Maroc et l'Afrique du Sud». «Il est possible qu'Air India transporte les vaccins vers le Maroc une fois que le gouvernement aura décidé» a-t-on affirmé. L'Inde compte vacciner d'ici juillet 300 millions de personnes, presque l'équivalent de la population américaine, dans le cadre de l'une des plus grandes campagnes de vaccination au monde. Celle-ci repose sur deux vaccins: Covaxin développé par Bharat Biotech et le Conseil indien de la recherche médicale; et Covishield, la version mise au point par AstraZeneca et l'université d'Oxford. Tous deux produits par le Serum Institute of India et approuvés «en urgence», début janvier. Au Maroc, malgré la commande de 65 millions de doses de vaccins à la société britannique AstraZeneca Plc et à Sinopharm en Chine, le pays n'a pas encore reçu sa commande. «La plupart des pays se plaignent de cette rareté [des vaccins]», a dit El Otmani, ajoutant que les pays riches payaient jusqu'à cinq fois plus pour obtenir un accès préalable aux doses et qu'il était naturel que les pays producteurs du vaccin les utilisent chez eux avant d'exporter. Le gouvernement mené par le PJD avait promis de commencer à déployer sa campagne de vaccination gratuite prévue initialement à partir de la mi-décembre, ciblant les 25 millions de personnes âgées de plus de 18 ans. Lundi, l'Organisation mondiale de la santé a averti que le monde était confronté à un «échec moral catastrophique» pour partager les vaccins, exhortant les pays et les fabricants à répartir les doses plus équitablement. Aucun pays africain n'a encore été en mesure de lancer un programme de vaccination de masse. Cependant, le Maroc, comme certains autres États africains, a participé aux essais cliniques du vaccin Sinopharm. Le Maroc a enregistré près d'un demi-million d'infections à coronavirus et plus de 8 000 décès. Lundi, le Maroc a détecté son premier cas confirmé de la variante la plus contagieuse du coronavirus britannique et a interdit les vols vers plusieurs pays. Il a également prolongé un couvre-feu nocturne mardi de deux semaines supplémentaires.