Alors que plusieurs pays sont sur le point d'élargir leur campagne de vaccination, l'Espagne a commencé à administrer les deuxièmes doses. Les campagnes de vaccination contre le nouveau coronavirus se poursuivent un peu partout dans le monde. Elles ont même franchi une nouvelle étape avec la vaccination de près de 200 000 personnes en Inde et une accélération des campagnes en Europe, alors que la Chine vient de promettre de nombreux dons de vaccins à des pays étrangers. Aux Etats-Unis, 12,2 millions de doses de vaccins ont été administrées, alors que le Joe Biden a fixé l'objectif d'injecter 100 millions de doses lors des 100 premiers jours de son mandat. «Il n'y a aucun doute là-dessus. C'est faisable», a estimé dimanche Anthony Fauci, qui va devenir le conseiller principal du nouveau président sur la Covid-19, après avoir été celui de Donald Trump. Au total, plus de deux millions de personnes sont mortes dans le monde après avoir été contaminées par le SARS-CoV-2, depuis que le bureau de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019. 220 000 personnes vaccinées en Inde La deuxième nation la plus peuplée de la planète avec 1,3 milliard d'habitants, a vacciné plus de 224 000 personnes samedi et dimanche. «Nous avons eu des retours encourageants et satisfaisants», a déclaré samedi le ministre indien de la Santé, Harsh Vardhan. Selon le ministère de la Santé, 447 personnes ont ressenti des effets négatifs post-vaccination (fièvre, maux de tête et nausées). Trois personnes ont été hospitalisées mais deux ont déjà quitté l'hôpital. L'Inde compte vacciner 300 millions de personnes d'ici juillet, dans le cadre de l'une des plus grandes campagnes de vaccination au monde. Celle-ci repose sur deux vaccins : Covaxin développé par Bharat Biotech et le Conseil indien de la recherche médicale ; et Covishield, la version mise au point par AstraZeneca et l'université d'Oxford. Tous deux sont produits par le Serum Institute of India et ont été approuvés «en urgence», début janvier. Les campagnes accélèrent en Europe La France se prépare à élargir lundi la vaccination pour tenter de gagner une rude bataille contre le virus qui a déjà fait plus de 70 000 morts. La campagne va s'ouvrir aux personnes de plus de 75 ans ne vivant pas en maison de retraite (cinq millions de personnes), ainsi qu'à près de 800 000 personnes présentant des pathologies à «haut risque». De son côté, l'Espagne a commencé dimanche à administrer une deuxième dose du vaccin aux personnes prioritaires qui avaient reçu une première dose en décembre. Après avoir franchi la semaine dernière la barre symbolique des deux millions de cas confirmés, l'Espagne a enregistré vendredi un record de 40 197 cas en vingt-quatre heures. L'Europe, région la plus endeuillée, compte beaucoup sur le vaccin de l'alliance américano-allemande Pfizer-BioNTech, alors que le continent est frappé par une deuxième vague virulente, face à un variant britannique considéré par des scientifiques comme jusqu'à 74 % plus contagieux. Les deux laboratoires ont assuré samedi avoir mis en place un «plan» pour limiter à une semaine les retards de livraison de leur vaccin, alors que l'Europe craignait de voir faiblir les livraisons de doses pendant « trois à quatre semaines ». La Russie commencera également lundi une campagne de vaccination massive avec son vaccin Spoutnik V – «le meilleur du monde», selon le président Vladimir Poutine. Le Brésil autorise deux vaccins en urgence Le régulateur brésilien a approuvé dimanche l'utilisation en urgence de deux vaccins, le britannique d'AstraZeneca et le chinois CoronaVac. Ce sont les deux premiers vaccins à obtenir le feu vert au Brésil, où la pandémie a déjà fait presque 210 000 morts. Cette autorisation ouvre la voie au début de la campagne de vaccination qui utilisera dans un premier temps le CoronaVac, produit par la firme chinoise Sinovac en collaboration avec l'institut brésilien Butantan, seul vaccin disponible pour le moment dans le pays. Le vaccin d'AstraZeneca/Oxford est, lui, produit à Bombay par le laboratoire Serum en partenariat avec la Fondation Fiocruz du ministère de la Santé brésilien. Six millions de doses du vaccin CoronaVac se trouvent déjà dans le puissant Etat de Sao Paulo, dont le gouverneur, Joao Doria, se pose en rival du président brésilien Jair Bolsonaro pour mener la campagne de vaccination. Israël vaccine les prisonniers palestiniens Les autorités carcérales israéliennes ont annoncé dimanche avoir commencé à administrer le vaccin contre la Covid-19 à ses prisonniers, y compris les 4 400 détenus palestiniens. Plus de deux millions de citoyens israéliens, sur neuf millions d'habitants, ont déjà reçu une première dose de vaccin. Mais les récents propos du ministre israélien de la Sécurité publique, Amir Ohana, suggérant que les prisonniers ne seraient pas vaccinés contre le coronavirus ont été dénoncés comme une mesure «illégale» par le procureur général, Avichai Mandelblit, selon la presse locale. Des responsables palestiniens et des ONG avaient également appelé Israël à vacciner les Palestiniens détenus dans ses prisons, dont au moins 250 ont été testés positifs au Covid-19, selon les données du Club des prisonniers palestiniens. Human Rights Watch a appelé dimanche Israël à vacciner les détenus palestiniens et soutenu que l'Etat hébreu avait aussi «l'obligation» – en vertu du droit humanitaire international et à titre de puissance «occupante» – de «fournir» des vaccins aux 2,8 millions de Palestiniens en Cisjordanie occupée ainsi qu'aux 2 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza. Israël, qui a acheté les vaccins de Pfizer-BioNTech et Moderna, a lancé à la mi-décembre sa campagne de vaccination, sans toutefois prévoir de doses pour les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie. Des dons de doses de vaccin chinois Le Cambodge a annoncé samedi une «aide» de la Chine qui va lui fournir un million de doses de son vaccin Sinovac. Le Cambodge est depuis longtemps un allié fidèle de Pékin, recevant des milliards de dollars de prêts bonifiés et d'investissements de la Chine. Alors que de nombreux pays ont réagi au début de la pandémie en fermant leurs frontières aux voyageurs chinois, le premier ministre du royaume s'y était refusé et s'était même rendu à Pékin pour rencontrer le président Xi Jinping en signe de solidarité. Le ministre chinois des affaires étrangères Wang Li a, lui, promis aux Philippines un don de 500 000 doses de vaccin. Les Philippines, comptant près de 110 millions d'habitants, ont déjà conclu un accord pour acheter 25 millions de doses du vaccin CoronaVac de la compagnie chinoise Sinovac, bien que le produit n'ait pas reçu l'approbation des autorités régulatrices en Chine. L'administration du président Rodrigo Duterte, qui a été accusée d'avoir été trop lente dans la compétition mondiale pour obtenir un maximum de doses de vaccin, a défendu les vaccins chinois, malgré les doutes quant à leur efficacité.