Malgré les progrès réalisés ces deux dernières décennies, l'inclusion et la qualité sont les sujets en suspens du droit à l'éducation. Et la pandémie a bloqué le chemin parcouru jusqu'à présent. Le Maroc a fait des efforts importants en matière d'éducation nationale. Comme indiqué dans son deuxième examen national volontaire sur la réalisation des ODD, il a augmenté le budget consacré à l'éducation de 10% entre 2016 et 2020, a lancé le programme national pour le développement de l'éducation préscolaire et a atteint atteindre un taux de scolarisation de 99% dans l'enseignement primaire pour les enfants de 6 à 11 ans. Malgré cela, le système éducatif souffre d'une série de carences, qui persistent et s'accroissent malgré les réformes que le secteur a connues au cours des deux dernières décennies. Environ 200 000 élèves abandonnent l'école chaque année. Cette situation, qui touche principalement les classes sociales les plus défavorisées, reproduit et accentue l'inégalité des chances parmi les plus jeunes. Derrière ces chiffres se cachent les visages des adolescents des zones rurales, des migrants et des handicapés. Le 13 mars 2020, les portes des centres éducatifs du pays ont été fermées. Plus de neuf millions d'élèves étaient à l'école à cette époque. Pendant trois mois de verrouillage, le Maroc, comme le reste des pays, a dû s'adapter de manière improvisée et forcée à une formation à distance que plus d'un quart des élèves du primaire n'ont pas pu suivre, selon une enquête du Haut Commissariat au Plan et l'Unicef. Dans ce contexte, les efforts étatiques sont devenus encore plus importants, lesquels, depuis quelques années se sont concentrés sur ce qui est sans aucun doute le plus grand obstacle à la réalisation du droit à l'éducation: le décrochage scolaire et ses conséquences. Depuis la création du département de l'éducation non formelle, le ministère de l'Education bénéficie du soutien des organisations onusiennes qui contribuent directement aux deux programmes existants: l'école de la deuxième chance et le programme d'accompagnement. Alors que l'école de la deuxième chance s'adresse aux adolescents de 13 à 18 ans, scolarisés ou non, cette initiative renforce les capacités des adolescents pour leur réinsertion dans le système scolaire, et par la suite via une formation professionnelle pour leur intégration dans la vie active; le programme de soutien scolaire accompagne les élèves, les enseignants et les familles dans une démarche préventive pour freiner le décrochage scolaire. D'un point de vue social et éducatif, les deux sont menés avec le soutien des organisations de la société civile à travers des modalités d'apprentissage flexibles et individualisées adaptées à chaque adolescent. En cette année scolaire difficile, ces programmes ont accordé 300 places supplémentaires, qui passeront à 1 000 dans les trois prochaines années. Les étendre et les adapter aux besoins particuliers des adolescents des zones rurales, avec un risque plus élevé d'abandon; ceux d'origine migrante et ceux des personnes handicapées, est nécessaire pour renforcer l'inclusion; pour que l'école soit accessible pour tous.