Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques a tenu hier sa douzième réunion au siège de Bank Al-Maghrib (BAM) à Rabat. Il a examiné l'état d'avancement de la feuille de route inter-autorités de stabilité financière couvrant la période 2019-2021 et analysé la cartographie des risques systémiques pesant sur le système financier national, dans le contexte de la crise sanitaire. A ce titre, il a passé en revue les conclusions des réunions hebdomadaires de ses représentants tenues depuis l'avènement de cette crise ainsi que les indicateurs de suivi. Au niveau national et selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, l'économie devrait se contracter en 2020 de 6,6% sous l'effet conjugué de la pandémie et des conditions climatiques défavorables. Concernant les comptes extérieurs, le déficit du compte courant, devrait quasiment se stabiliser autour de 4,2% du PIB avant de s'établir à 3,3% en 2021 et 3,9% en 2022, grâce notamment à la reprise attendue de la dynamique des exportations, le raffermissement prévu des transferts des MRE et la reprise graduelle des recettes voyages. Dans ces conditions, et tenant compte des sorties du Trésor à l'international réalisées et projetées, les avoirs officiels de réserve ressortiraient en hausse à 321,9 milliards de dirhams à fin 2020 et se maintiendraient autour de ce niveau sur l'horizon de prévision, permettant ainsi une couverture d'un peu plus de 7 mois d'importations de biens et services. S'agissant des finances publiques, le déficit budgétaire devrait se creuser à 7,7% du PIB en 2020 avant de s'atténuer à 6,5% et 6,4% en 2021 et 2022 respectivement. Pour sa part, la dette du Trésor devrait augmenter en 2020 à 76% du PIB, après 65% en 2019, puis à 77,5% en 2021 et 79,3% en 2022. Malgré la forte récession économique, le crédit bancaire au secteur non financier devrait enregistrer une progression de 4,3% au terme de l'année 2020, à la faveur principalement des mesures d'appui de politiques budgétaire et monétaire. Il maintiendrait le même rythme en 2021 et 2022 avec une évolution de 4,3% et 4,5% respectivement. Cette reprise profite particulièrement aux entreprises privées qui ont vu leurs concours bancaires s'accroître à fin octobre 2020 de près de 7% en glissement annuel.