L'industrie événementielle est aujourd'hui au plus mal. La suspension de certaines liaisons aériennes à destination du Maroc, les nombreuses restrictions de déplacement ou encore l'interdiction des rassemblements et des événements pour des raisons de sécurité sanitaire ont asphyxié cet écosystème depuis le début de mars. L'année 2020 a été difficile pour le secteur de l'événementiel au Maroc. En effet, les opérateurs de cet écosystème, majoritairement des PME et des TPE, ont vu leur chiffre d'affaires reculer. Contacté par Barlamane.com/fr, Aziz Bouslamti, président du Groupement professionnel des prestataires de l'événementiel au Maroc (GPPEM), a dressé un bilan catastrophique de cette industrie qui participe à hauteur de 5% au PIB national, avec un CA estimé à 38 MMDH, dont 11,4 MMDH en devises. « Les annulations en cascade des manifestations et des événements majeurs, en application des mesures de confinement sanitaire, ont mené notre activité à l'arrêt depuis mars. Les TPE et les PME, qui dominent le secteur, ont mal digéré ce repli de la demande et ont vu leur trésorerie basculer dans le rouge », affirme Aziz Bouslamti. « Il faut signaler que le secteur de l'événementiel est plus un écosystème qu'un secteur, qui participe pleinement et activement à la promotion de l'emploi. Alors que beaucoup de personnes estiment que l'industrie événementielle se limite aux organisateurs d'événements de tous genres, l'organisation d'un événement sollicite, entre autres, l'hôtellerie, les centres de conférence de tout genre, le transport aérien et terrestre, les loueurs de matériel roulant, les traiteurs, les sociétés de son, les interprètes, les techniciens de surface... L'ensemble de ces opérateurs se réunissent autour des agences événementielles qui s'occupent de la coordination de l'ensemble de ces métiers pour la réussite d'un événement », a-t-il expliqué. img src="https://scontent.frba3-2.fna.fbcdn.net/v/t1.0-9/119950680_184731286498540_3286126412144105200_o.jpg?_nc_cat=109&ccb=2&_nc_sid=8bfeb9&_nc_eui2=AeG0b_eAP9E_rdpctSXaxieJFGRsnh-53SsUZGyeH7ndK2XxkZlUmskr6YQxZnJsA3R2WVA-P18f595MYa7U6YAt&_nc_ohc=O2kPTQP7y9wAX8p4EAf&_nc_ht=scontent.frba3-2.fna&oh=2637c1c308af0fff0cad29d6d9c697de&oe=6008FDEF" alt="Image may contain: text that says "L'ÉVÉNEMENTIEL SE MEURT MEURT 90000 EMPLOIS DIRECTS 5000 OPÉRATEURS EN PÉRIL #levenementielSeMeurt"" « Touchées par la crise liée au coronavirus, de nombreuses entreprises ont été contraintes de licencier du personnel (...) », regrette le président du GPPEM qui rappelle dans ce sens que l'industrie de l'événementiel a développé un écosystème qui regroupe 5 secteurs et qui génère plus de 90 000 emplois directs et 100 000 indirects. « A cause de cette crise, le Maroc risque aujourd'hui de perdre un savoir-faire qui lui a permis de briller au niveau international par la promotion du Made in Morocco (...) Je tiens également à souligner que l'expertise événementielle marocaine contribue à drainer les devises », a-t-il ajouté. Afin d'atténuer l'impact de la crise, le Groupement professionnel des prestataires de l'événementiel au Maroc, fraîchement membre de la CGEM à travers son adhésion à la Fédération du commerce et services (FCS), a mis en place, en mars dernier, une cellule de veille pour identifier les solutions qui viendraient soulager les professionnels de l'événementiel. Le GPPEM a également lancé un appel aux donneurs d'ordre public et privé pour la régularisation des prestations livrées et le soutien des TPE-PME et des salariés. img src="https://scontent.frba3-1.fna.fbcdn.net/v/t1.0-9/90257071_114444750193861_1808296169235808256_n.png?_nc_cat=106&ccb=2&_nc_sid=e3f864&_nc_eui2=AeFQSUaxvG-UJQUSgsZpg9bBqGEd0aya7cmoYR3RrJrtyfQqVFIQ8VdlcSIpoTQESlsvoG97TnRGp-zUEe7dX9Is&_nc_ohc=uVx7PuzHhe0AX_KCA0y&_nc_ht=scontent.frba3-1.fna&oh=aaa8c9cc0edf50aeb0546f853ef33afb&oe=600B8733" alt="Image may contain: text that says "GPEM PROFESSIONN L'EVENEMENTIEL MAROC PRERE TOUS MOBILISÉS POUR SOU SOUTENIR TENIR IN L'ACTI ION L'ACTION DES AUTORITÉS MAROCAINES DANS LA LUTTE CONTRE LE COVID-19 COVID-19"" « Le groupement a aussi proposé aux Sociétés de développement local, l'expertise et les moyens techniques des membres du GPPEM volontaires afin de soutenir la campagne nationale de lutte contre la propagation de la pandémie. D'ailleurs, un membre a mis à la disposition du ministère de l'Education du matériel et son expertise pour soutenir le programme e-learning mis en place à la suite de la fermeture des écoles », rappelle A. Bouslamti. « En juin, le groupement a proposé un guide de relance et un protocole sanitaire pour la reprise des événements. Il a également communiqué à la FCS les doléances de ses membres, qui ont été prises en considération par le comité de relance mis en place par la CGEM », ajoute le président du GPPEM. S'agissant des mesures prises par le gouvernement pour soutenir l'industrie événementielle, A. Bouslamti souligne que le CVE a mis en place un contrat-programme pour relancer le secteur. Il s'agit principalement d'octroi d'indemnités forfaitaires de 2 000 dirhams aux salariés. « Il s'agit, certes, d'un effort louable. Mais, ce contrat ne sera pas en mesure de permettre au secteur de se relever », a-t-il poursuivi. Rappelons que dans une lettre envoyée au chef du gouvernement, le président du GPPEM a insisté sur l'importance de la reprise des événements au Maroc. Et pour sauver des milliers d'emplois et d'entreprises, les professionnels du secteur ont appelé l'Intérieur à autoriser les événements de 50 à 100 personnes suivant des conditions sanitaires strictes. Toutefois, le ministre a rejeté cette demande. « Pour le moment, nous avons développé un format hybride d'événements afin d'atténuer les effets de la crise », annonce le président. S'agissant des mécanismes de garantie pour relancer l'activité des entreprises, déployés par la CCG, A. Bouslamti souligne que certains membres du GPPEM ont pu bénéficier de ces crédits selon leurs conditions financières. « 2021 est une année qui s'annonce, certes, aussi catastrophique que 2020 avec l'annulation et le report de plusieurs événements, notamment la Conférence Halieutis. Mais on espère une relance prochaine du secteur à la suite des campagnes de vaccination », conclut-il.