Le Maroc a frappé le 10 décembre un coup diplomatique majeur en poussant les États-Unis à reconnaître sa souveraineté sur le Sahara. Une « prise de position historique » qui a suscité l'ire d'Algérie. La reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara a provoqué la fureur d'Alger au point de dénoncer des « manœuvres étrangères » voulant « déstabiliser » le pays. Alors que les responsables algériens répètent incessamment que la question du Sahara « ne les concernent pas », le chef de la diplomatie algérienne a déclaré que « le conflit du Sahara est une question de décolonisation qui ne peut être résolue qu'à travers l'application du droit international ». Une prise de position largement dépassé à l'échelle internationale. Si le premier ministre algérien conteste la reprise des liens entre le Maroc Israel, il omet sciemment que le Maroc a réaffirmé sa position invariable pour une solution à deux États avec Jérusalem-Est « comme capitale » de l'État auquel aspirent les Palestiniens. Le roi Mohammed VI a assuré au président palestinien, Mahmoud Abbas, la poursuite de « l'engagement permanent et soutenu du Maroc en faveur de la cause palestinienne juste ». Les divagations du gouvernement algérien cherchent à détourner l'attention sur l'absence du président malade Abdelmadjid Tebboune, qui a effectué dimanche sa première apparition publique près de deux mois après avoir été transporté par avion en Allemagne pour y être soigné après avoir été testé positif au coronavirus. Sa longue absence a suscité de vives inquiétudes quant à une crise institutionnelle dans ce pays qui vit des tensions politiques et sociales. Tebboune n'a pas été en mesure de signer la Constitution révisée du pays, qui a été approuvée lors d'un récent référendum ayant vu un très faible taux de participation. Il a également jusqu'au 31 décembre pour approuver le budget 2021 du pays. Récemment, l'Algérie a mené une guerre médiatique massive et féroce contre le Royaume du Maroc, qualifié d'«ennemi rival» après l'intervention réussie à Guerguerat. L'Algérie veut exploiter la question du Sahara marocain pour se donner la liberté de réprimer l'opposition et de repousser les revendications sociales de la contestation populaire. Ainsi, le gouvernement algérien profite d'un conflit fabriqué pour exporter ses problèmes internes à l'étranger et détourner l'attention du peuple de ses droits socio-économiques quelque peu, et éviter de remettre en question le sort de la richesse nationale. Le régime algérien a aujourd'hui besoin d'un exutoire pour détourner l'attention de ce qui se passe à l'intérieur du pays, en particulier pour traverser la délicate phase référendaire sur la constitution et calmer les critiques sur les arrestations en cours et la campagne de condamnation généralisée concernant la détérioration de l'état des droits de l'homme et de l'Etat de droit.