Les États-Unis ont reconnu, jeudi, la pleine souveraineté du Maroc sur l'ensemble de la région du Sahara marocain. Cette prise de position historique reflète un tournant décisif dans le processus politique visant une solution au différend artificiel autour du Sahara marocain. Selon le journaliste d'investigation Nicolas Beau, cette décision « bouleverse la donne diplomatique sur le sort du Sahara ». Elle contribue également à « stabiliser la région après un demi-siècle de présence marocaine au Sahara. Tout comme la reconnaissance d'Israel par le Maroc accélère le cours de l'histoire au Moyen-Orient, plus que ne l'a fait un Printemps arabe mort-né qui a conduit au retour des dictatures ». Dans son article, Nicolas Beau explique que « le Maroc qui ces dernières années avait déjà marqué des points face à l'Algérie au sein de l'Union africaine remporte une victoire diplomatique incontestable, même si la position de l'administration américaine doit encore être approuvée par Jo Biden, le successeur démocrate de Donald Trump ». Il ajoute que la situation chaotique du pouvoir algérien a naturellement favorisé cette recomposition du paysage régional. « L'absence de pilote dans l'avion présidentiel à Alger a permis aux forces armées marocaines de s'imposer militairement au Sahara contre les tentatives de groupuscules sahraouis de bloquer les routes d'accès vers la Mauritanie, et au-delà vers l'Afrique de l'Ouest », a-t-il poursuivi. Le fondateur de Mondafrique, site web d'investigation et d'opinion, a rappelé que « le jour même où Trump lui faisait part de sa décision, le Souverain a eu un entretien téléphonique avec Mahmoud Abbas Abou Mazen, président de l'Autorité nationale palestinienne. Le Souverain a tenu à affirmer « l'estime » qu'il voue au président Abbas ainsi que son attachement aux « droits inaliénables » du peuple palestinien conformément aux résolutions de la légalité internationale ». A ce titre, le grand journaliste a fait observer que le Roi a démontré que sa solidarité avec la cause palestinienne n'était pas une posture. Ainsi, le 21 octobre 2000, après déclenchement de la deuxième Intifada, le Monarque avait décidé de rompre les relations avec Israël, en signe de soutien aux Palestiniens et en protestation contre les violences israéliennes à l'encontre de civils. L'attitude intransigeante d'Israël était ainsi dénoncée, a-t-il rappelé. Enfin, Nicolas Beau a souligné que pour les Etats-Unis, l'ouverture d'un consulat est « un signal fort sur le climat de sécurité et de stabilité qui pourrait désormais régner dans cette région frontalière entre le Maroc et la Mauritanie ». « Encore faudrait-il que le voisin algérien, victime d'un complexe d'encerclement, accepte de lâcher un front polisario squelettique qui ne survit que grâce à sa protection. Ce qui suppose une recomposition d'un nationalisme figé qui a transformé le conflit sahraoui en une cause sacrée. Au prix d'une guerre diplomatique absurde au sein du Maghreb », a-t-il conclu.