« Il ne suffit pas de voyager en Syrie pour recevoir un entrainement paramilitaire et regagner son pays pour pratique le jihad. A présent, les instructions du dirigeant des opérations de Daech, c'est de faire le jihad là où l'on se trouve ». Ces propos émanent du directeur dy Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak El Khayam qui s'exprimait dans un entretien publié vendredi par le quotidien espagnol « El Pais ». Avant l'apparition de Daech, ce sont les les dirigeants salafistes qui se chargeaient de l'endoctrinement. A présent, le phénomène a changé et est devenu global grâce à Internet, souligne le patron du BCIJ. El Khyam qui a pris part à un forum sur la lutte anti-terroriste organisé par la Fondation de la culture arabe à Madrid, a indiqué que les jeunes se radicalisent via les réseaux sociaux, soulignant au passage la nécessité d'élaborer des textes de loi pour incriminer ceux qui prévoient de faire le jihad et procéder à leur interpellation. Il préconise également la mise en œuvre d'actions préventives, le renforcement de l'échange d'informations entre pays et la surveillance du champ religieux tout en combattant la précarité et la pauvreté. Revenant sur les attentats de Paris et de Bruxelles, El-Khayam note que les jeunes qui ont commis ces attentats s'étaient rendus en Syrie et ont regagné leur pays sans qu'ils ne fassent l'objet d'une enquête et d'une surveillance de prés. « Nous avons démantelé une cellule (terroriste) en 2008 et nous avons alerté nos confrères belges qu'ils avaient chez eu un vivier jihadiste mais ils ne nous ont pas écouté », a affirmé le directeur du BCIJ qui a tenu à féliciter l'Espagne pour ses efforts anti-terroristes, rappelant au passage l' « excellente » collaboration entre les deux pays qui a permis de mener à bien des opérations conjointes ayant abouti au démantèlement d'un grand nombre de cellules jihadistes, dont certaines récemment à Melillia et au nord du Maroc. Abdelhak El-Khayam précise par ailleurs que le nombre des jihadistes ayant regagné le Maroc est situé entre 200 et 240, appelant à ce sujet à une collaboration avec d'autres pays, comme l'Espagne ou la Belgique pour signaler ceux qui retournent en vue de leur extradition vers le Maroc où ils encourent une peine entre 5 et 15 ans de prison. Concernant les Marocains qui sont partis grossir les rangs de Daech, le patron du BCIJ les situe à environ 1500, moins que les Tunisiens et les Français.