D'un commun accord entre les composantes de la majorité gouvernementale, Jamae El Moatassim, chef du cabinet du chef de gouvernement, a été proposé pour diriger le conseil municipal de Salé, alors que la vice-présidence devra échoir à M. Mohamed Aouad, du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), selon ce que rapporte vendredi le journal «Al Akhbar». Ce qui est surprenant dans l'affaire, ajoute le journal, c'est que tous deux sont poursuivis devant la chambre des crimes financiers près la cour d'appel de Rabat, précisant que Jamae El Matassim s'était absenté lors de la dernière séance de la juridiction, juste avant le lancement de la campagne électorale. Moatassim et son adjoint, Aouad, qui appartenait auparavant au Parti de l'Istiqlal, sont poursuivis pour dilapidation de deniers publics et falsification de documents officiels. Le même journal évoque la disparition dans des «conditions obscures», depuis le début de la semaine, à Meknès de «trois membres élus lors du scrutin du 4 sept au nom du Parti de la Justice et du Développement ». Des sources approchées par «Al Akhbar» pensent que leur disparition est en rapport avec « la guerre des alliances pour composer le conseil municipal et désigner le président de la région». «On suppose qu'ils ont été emmenés quelque part par une quelconque sensibilité partisane, ceci sans le moindre égard pour leurs familles qui en sont réduits aux conjectures les plus pessimistes». Dans le même sillage de la course pour la présidence des régions, le journal «Al Massae» affirme que « le bras de fer entre le Parti Authenticité et Modernité et le Parti de la Justice et du Développement s'est mué en une bataille féroce» entre Mostapha Bakouri pour le PAM et Abdessamad Haiker, pour le PJD, pour la présidence de la région de Casablanca. Citant des sources du PJD, le journal indique que «la bataille sera acharnée» dans la région Casablanca-Settat, «compte tenu du faible écart de voix entre la majorité et l'opposition», bien que Bakouri bénéficie d'un léger avantage, au regard du nombre de voix dont dispose l'opposition (38) contre 37 pour la majorité qui soutient le candidat PJD. Abondant dans le même sens, le journal «Akhbar Al Youm» publie la carte des régions avec les noms des candidats les mieux placés pour remporter la présidence, en se demandant en gros titre à la «Une» : la candidature Rachid Talbi Alami pour la présidence du conseil de la ville de Tétouan donnera-t-elle le coup de grâce à la relation Benkirane-Mezouar?». Il estime, à ce propos, que « la crise qui a éclaté entre le secrétaire général du PJD et le président du RNI menace sérieusement la coalition gouvernementale». Selon lui, « M. Benkirane, dans un geste visant à désamorcer la crise qui menace la cohésion de la coalition gouvernementale, envisage de réduire le nombre de candidatures des membres de son parti pour les conseils des provinces et des préfectures». Se référant à des sources du PJD, le même journal écarte l'hypothèse que «certaines parties au sein de l'Etat soient intervenues pour amener le «parti de la lampe» à tempérer ses ambitions pour diriger les villes et les régions, affirmant que l'initiative provient du parti lui-même pour atténuer «le choc provoqué par le succès du PJD au Maroc ». Quant au journal «As-Sabah» , il pronostique que les rivalités qui ont pour enjeu la présidence du conseil de la ville de Tétouan conduiront inexorablement à la chute du gouvernement, après le coup réussi par le vice-président du PAM, Elias El Omari, de créer une fissure dans la coalition gouvernementale en gagnant à ses rangs nombre de voix adverses, au moment même où Rachid Talbi Alami est revenu sur sa décision de retirer sa candidature pour la présidence du conseil de la ville de Tétouan. Le journal croit savoir que le SG du PJD a tenu une réunion urgence avec les leaders des formations composant la majorité, juste après le conseil de gouvernement tenu jeudi, pour régler les problèmes qui entravent la coordination de la majorité dans la course à la présidence des régions et des conseils des villes, et éviter ainsi une implosion de la coalition gouvernementale. L'agitation autour des postes convoités au niveau des collectivités territoriales trouve également écho dans le journal «Al Ahdath al Maghribia» qui titre à la «Une» : «Les dirigeants de la majorité sont désemparés et l'attitude du RNI brouille les cartes à nouveau» .Il soutient que les directions régionales des partis passent outre les consignes du centre, parce que les arrangements conclus entre les leaders à Rabat ne sont pas toujours suivis d'application au niveau des régions, ce qui augure de lendemains chargés de surprises …