Les autorités algériennes ont indiqué, lundi, que 66,8 % des électeurs se sont prononcés en faveur de la réforme de la Constitution lors du référendum du 1er novembre, également marqué par une abstention record et des critiques sur le déroulement du processus. La réforme de la Constitution approuvée en Algérie. Les électeurs invités à se prononcer sur une modification de la Constitution l'ont approuvée à 66,8 % des suffrages, selon les résultats dévoilés par les autorités algériennes, lundi 2 novembre, lors du référendum organisé dimanche. Le vote a aussi été marqué par une très faible participation qui ne s'élève qu'à 23,7 % Le non a recueilli 33,20 % des voix, a annoncé Mohamed Charfi, président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), lors d'une conférence de presse en saluant « une étape essentielle pour la construction d'une Algérie nouvelle ». Le taux de participation final s'est établi à 23,7 %, un plus bas historique pour un scrutin majeur. Un cinquième seulement des électeurs inscrits a ainsi voté en faveur de la réforme constitutionnelle. Une « nouvelle République » « Les conditions dans lesquelles s'est tenu ce référendum étaient un défi pour toute activité politique de quelque nature que ce soit », a expliqué le président de l'ANIE, en allusion aux restrictions liées à la maladie Covid-19. « Le fait que le peuple ait pu s'exprimer en toute indépendance a été un autre défi dans la construction de la nouvelle Algérie qui a commencé avec le Hirak béni du 22 février (2019) », a-t-il poursuivi. Cette révision de la Constitution est censée fonder une « nouvelle République » et répondre aux aspirations du mouvement de protestation populaire inédit du Hirak, qui réclame un « démantèlement du système » politique en place. La réforme limite le nombre de mandats présidentiels et étend les prérogatives du Parlement comme de l'appareil judiciaire et autorise l'armée à intervenir à l'étranger. Les partisans du Hirak avaient appelé à boycotter le scrutin. Pour l'opposition, cette réforme ne répond pas aux revendications du Hirak, qui réclame avant tout le renouvellement d'une élite politique au pouvoir depuis l'indépendance, la fin des ingérences de l'armée dans la vie publique et l'éradication de la corruption.