En Italie et en Espagne, les nouvelles mesures – fermetures des bars et restaurants, couvre-feux – provoquent parfois la colère ou l'incompréhension. La ville australienne de Melbourne, elle, revit après trois mois de confinement. L'épidémie de Covid-19 continue de s'étendre à travers le monde, notamment en Europe, où de nombreux pays ont imposé des couvre-feux ou réfléchissent à des confinements pour tenter d'endiguer la deuxième vague. «Cette dernière semaine, 46 % de la totalité des cas dans le monde venaient de la région Europe, s'est inquiété le responsable des situations d'urgence de l'Organisation mondiale de la santé, Michael Ryan. C'est presque un tiers de la totalité des morts dans le monde. Il n'y a donc aucun doute que la région Europe est un épicentre de la maladie en ce moment.» De plus en plus de restrictions à travers l'Europe La colère monte en Italie, en raison des nouvelles mesures introduites en raison de la progression de l'épidémie de Covid-19 pour « sauver Noël ». La décision du premier ministre, Giuseppe Conte, de fermer les restaurants et les bars à partir de 18 heures, et tous les théâtres, cinémas et salles de sport pendant un mois, a été qualifiée d'«aveu d'échec» par ses détracteurs et a poussé les scientifiques à se demander si cela suffirait à endiguer la propagation du virus. Par ailleurs, des milliers de personnes ont de nouveau manifesté lundi en Italie contre cette mesure, des rassemblements qui ont dégénéré dans plusieurs grandes villes. L'Espagne a imposé un nouvel état d'urgence ainsi que des couvre-feux nocturnes. La Catalogne (nord-est) réfléchit même à un confinement de la population à domicile pendant le week-end. Le Pays basque espagnol, dans le nord du pays, et plusieurs autres régions ont annoncé un bouclage partiel limitant les entrées et sorties de leur territoire. A partir de mardi, les 2,2 millions d'habitants du Pays basque ne pourront entrer et sortir de leur région et de leur commune que pour des motifs justifiés (comme aller travailler ou se soigner), a fait savoir lundi la responsable de l'autorité sanitaire régionale, Gotzone Sagardui. Plutôt épargnée, la Norvège a présenté une série de mesures pour se prémunir contre le scénario observé ailleurs en Europe. Déjà obligatoire dans les transports en commun, où la distanciation physique n'est pas possible, le port du masque va ainsi être imposé dans tous les espaces publics à Oslo, la capitale, où les bars, déjà contraints d'arrêter de servir à minuit, ne pourront plus accepter de nouveaux clients après 22 heures. Le gouvernement slovène a pour sa part annoncé le durcissement à partir de mardi du confinement partiel en vigueur et renforcé les contrôles aux frontières. Un couvre-feu va être imposé en République tchèque, les restrictions mises en place n'ayant pas eu l'effet escompté, a annoncé lundi le gouvernement. Les autorités vont imposer à partir de mercredi un couvre-feu de 21 heures à 4 h 59, jusqu'au 3 novembre afin de restreindre la mobilité de la population. En Belgique, où le nombre de contaminations a triplé en cinq semaines, passant à plus de 320 000 cas, les vacances scolaires de la Toussaint ont été prolongées et les écoles contraintes de s'adapter à la forte progression du virus pour ne pas risquer d'aggraver une situation déjà « dramatique » dans les structures de soins Le premier ministre du Québec, François Legault, a annoncé, lundi, la reconduction des mesures restrictives dans les zones en «alerte rouge», dont les régions de Montréal et Québec, pour quatre semaines supplémentaires, jusqu'au 23 novembre. Depuis le 1er octobre, les Québécois ont été appelés à ne pas recevoir d'invités à leur domicile. Les bars, restaurants, cinémas, musées et bibliothèques notamment devaient être fermés jusqu'au 28 octobre dans plusieurs régions. Les Québécois doivent «s'en tenir à aller au travail et à aller à l'école», a dit M. Legault. Le Québec est la province canadienne la plus touchée par l'épidémie avec plus de 100 000 cas et de 6 150 morts (pour 217 000 cas et environ 10 000 morts au niveau fédéral). «On ne peut pas continuer d'avoir 10 décès par jour», a insisté le premier ministre. Melbourne se déconfine Imposé depuis trois mois, le confinement va être levé à Melbourne, la capitale de l'Etat de Victoria. L'obligation faite aux quelque 5 millions d'habitants de la deuxième ville d'Australie de rester à leur domicile sera levée dans la nuit de mardi à mercredi. Les restaurants, salons de beauté et commerces pourront de nouveau accueillir des clients. C'est également à cette date que les habitants pourront se déplacer au-delà de 25 kilomètres au sein de l'Etat. La levée des restrictions fait suite à des mois de mesures drastiques, notamment un couvre-feu nocturne, l'obligation pour les habitants de rester chez eux et la fermeture des commerces non essentiels. Elles avaient été prises en juillet afin de contenir l'épidémie qui a atteint, en août, dans cet Etat, plus de 700 cas quotidiens. Alors que le pays avait été relativement efficace pour contenir la première vague, Melbourne a connu durant l'été une flambée du nombre de cas, en raison de négligences dans les hôtels où les personnes revenant de l'étranger effectuaient leur quarantaine. Mardi, pour la deuxième journée d'affilée, la ville n'a enregistré aucun nouveau cas de Covid-19 – une première depuis début mars.