Dans ce contexte, le gouvernement hésite entre «ralentir la circulation du virus» et permettre «à l'activité économique moribonde de repartir». Plus de 7 000 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés au Maroc entre vendredi et dimanche et des dizaines de nouveaux foyers d'infection mis au jour, ont précisé les autorités sanitaires. Si les indicateurs hospitaliers (nouvelles hospitalisations et admissions en réanimation) restent à des niveaux contenus, ils sont en augmentation, notamment dans les grandes villes où la circulation virale est la plus intense. La pandémie de Covid-19 a fait au moins 2 600 morts au Maroc depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi par barlamane.com à partir de sources officielles, lundi 12 octobre. Près de 152 404 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie, dont plus de 127 400 sont aujourd'hui considérés comme guéris. Les indicateurs hospitaliers sont très essentiels pour suivre l'évolution de l'épidémie, puisqu'éviter que les hôpitaux, en particulier les services de réanimation, soient débordés par un afflux massif de patients reste un enjeu de taille. Le gouvernement annonce de multiples mesures afin d'endiguer la hausse des nouvelles infections au coronavirus, plusieurs mois après avoir circonscrit la première vague de l'épidémie en décrétant un confinement très coûteux. Face à la propagation de la pandémie, les autorités marocaines ont décidé de rouvrir les écoles de Casablanca, lundi 5 octobre, après les avoir fermées lundi 7 septembre, jour de la rentrée, et ont verrouillé la capitale économique avec contrôle des déplacements et couvre-feu. Les mesures de restriction, annoncées par voie de communiqué, s'appliquent durant deux semaines avec «une évaluation minutieuse et continue» de l'état sanitaire dans la métropole de 3,4 millions d'habitants. Le chef du gouvernement s'est inquiété lors d'un entretien de ce bond «préoccupant» des nouvelles infections quotidiennes. «Le nombre d'infections augmente de manière préoccupante», a-t-il déclaré, appelant à conserver le succès marocain jusqu'ici dans le combat contre la pandémie. Face à la recrudescence de l'épidémie, plusieurs villes risquent de connaître le même sort que Casablanca et de basculer en zone d'alerte, synonyme de restrictions radicales. Les autorités marocaines appellent à la discipline et à mettre fin au «non-respect des mesures de protection, aux comportements qui mettent en danger». Les questions qui s'attachent maintenant sur l'efficacité réelle de ces mesures, inefficaces selon nombre d'épidémiologistes, et surtout la capacité des autorités à gérer les entrées et sorties des villes bouclées, dont certaines sont des agglomérations où l'on recense des milliers de déplacements chaque jour. Le gouvernement marocain a décidé le 8 octobre de prolonger d'un mois l'état d'urgence sanitaire en vigueur depuis la mi-mars pour faire face à la pandémie de Covid-19, a annoncé l'agence Maghreb Arabe Presse (MAP). Cette nouvelle extension prolonge les pouvoirs spéciaux délégués au ministère de l'intérieur et elle tend à permettre l'adoption de mesures d'urgence ponctuelles destinées à contenir la contagion. Avec plus de 2 000 nouveaux cas quotidiens ces derniers jours, la situation épidémiologique suscite beaucoup d'appréhensions, dans un pays secoué par les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire.