Le dialogue inter-libyen a repris, vendredi soir à Bouznika, avec un deuxième round entre les délégations du Haut Conseil d'État libyen et de la Chambre des Représentants. La délégation du Haut Conseil d'État libyen est présidée par M. Fawzi Al-Agab, tandis que celle de la Chambre des Représentants est présidée par M. Youssef El Akkouri. Si le premier round, tenu du 6 au 10 septembre dernier à Bouznika, avait pour but de maintenir le cessez-le-feu et ouvrir des négociations pour résoudre les différends entre les protagonistes et a abouti à un accord global sur les critères et les mécanismes transparents et objectifs pour occuper les postes de souveraineté, ce deuxième round constitue une occasion de poursuivre le dialogue et de reprendre les rencontres entre les deux parties "afin d'achever les mesures nécessaires qui garantissent l'application et l'activation de cet accord", comme a été consigné dans le communiqué final conjoint ayant sanctionné la première réunion. Les deux parties avaient affirmé, dans ce communiqué, que leurs discussions, qui se sont déroulées dans "une atmosphère amicale et fraternelle marquée par la compréhension et le consensus", interviennent suite à leur conscience de la situation actuelle du pays, à différents niveaux. Une situation extrêmement dangereuse menaçant la sécurité, l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'État, née des interventions étrangères négatives qui ravivent les guerres et les alignements régionaux et idéologiques. Les deux parties avaient de même souligné que ces réunions interviennent en application de l'article 15 de l'accord politique libyen conclu à Skhirat en décembre 2015 et en confirmation des conclusions de la conférence de Berlin soutenant la solution politique et sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et s'expliquent par leur conscience des répercussions dangereuses nées de la division politique et institutionnelle qui a fait que le citoyen a perdu confiance en le rôle des institutions législatives, exécutives et de contrôle, en raison des mauvaises conditions de vie à tous les niveaux. L'accueil par le Maroc de ces réunions constitue une consécration des efforts du Royaume visant à réunir les conditions adéquates et à créer un climat propice pour parvenir à une solution politique globale en Libye, afin de surmonter la crise dans ce pays et de réaliser les espoirs et les aspirations du peuple libyen pour construire un État civil et démocratique qui jouit de la paix, de la sécurité et de la stabilité. L'approche du Royaume vis-à-vis du dossier libyen, comme l'avait indiqué le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, M. Nasser Bourita, en ouverture du premier round de ce dialogue, veut que le dossier libyen ne soit pas une question diplomatique ou qu'elle fasse l'objet de dissensions politiques, mais plutôt un dossier relevant du destin d'un pays maghrébin frère, ajoutant que "le Maroc ne dispose ni d'agenda, ni d'initiative ou de voie et il n'a jamais accepté de choisir d'entre les Libyens. Au contraire, il considère toujours que les Libyens sont des frères et qu'ils assument la responsabilité et placent les intérêts libyens en priorité". Selon M. Bourita, une solution à la crise libyenne repose sur trois principes fondamentaux, à savoir le patriotisme libyen, la conviction que la solution ne peut être que politique et la confiance à l'égard des capacités du Haut Conseil d'État libyen et de la Chambre des représentants libyenne, en tant qu'institutions légitimes capables de surmonter les épreuves et d'engager un dialogue dans l'intérêt du pays, en toute responsabilité. En effet, le rôle "constructif et actif" du Maroc dans la facilitation du dialogue libyen a été largement salué et apprécié par les capitales occidentales et arabes et par plusieurs organisations internationales et régionales, à leur tête l'Organisation des Nations-Unies (ONU) qui "soutient toutes les initiatives qui permettraient de faire progresser et de compléter les efforts de paix en cours pour la résolution de la crise libyenne, y compris les derniers efforts du Royaume du Maroc qui a abrité les séances du dialogue entre le Haut Conseil d'État et la Chambre des Représentants libyens".