Jeudi 24 septembre, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a dénoncé «la diffamation dont est victime l'accusatrice du journaliste Omar Radi». Certaines ONG sont, en effet, soupçonnées de tenter d'influer sur l'instruction du dossier et de complaisance avec le prévenu. La procédure judiciaire visant le journaliste Omar Radi, 34 ans, a formellement commencé mardi 22 septembre avec sa comparution devant un juge d'instruction à Casablanca, dans un climat d'intimidation envers sa victime, Hafsa B. Omar Radi avait été placé en détention provisoire le 29 juillet à la prison d'Oukacha, à Casablanca. Il est visé par trois catégories de chefs d'inculpation : «atteinte à la sûreté extérieure de l'État», «atteinte à la sûreté intérieure de l'État» ainsi que viol, attentat à la pudeur et évasion fiscale. Jeudi 24 septembre, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a indiqué dans un communiqué ne pas pouvoir «se fier avec certitude aux rapports des organisations non gouvernementales» sur cette affaire. La sortie du SNPM intervient alors que le procès de Omar Radi relatif à son altercation avec des confrères, qui lui a valu début juillet une inculpation pour «ivresse sur la voie publique avec insultes et injures», a été reporté à fin octobre. Omar Radi avait déjà été condamné en début d'année à quatre mois de prison avec sursis pour «outrage à magistrat» après un tweet diffamant un juge. S'agissant de l'affaire du viol, le SNPM affirme «sa condamnation de tous les crimes de viol, de harcèlement, de toutes les formes de violence et de tout comportement qui porte atteinte aux droits des femmes et qui dégrade leur dignité.» Il confirme «avoir écouté la version de la partie plaignante» à sa demande. «Par conséquent, nous considérons que toute tentative de dépeindre la victime déclarée comme empêtrée dans une intrigue contre Omar Radi est une violation de son droit de recourir aux tribunaux pour défendre ses droits» a déclaré l'organisme. «Nous condamnons, au sein du Syndicat national de la presse marocaine, la tendance adoptée par certains médias étrangers et certaines organisations non gouvernementales, qui ont donné gain de cause à Omar Radi contre sa victime déclarée, accusant cette dernière d'être impliquée dans une intrigue dirigée contre lui, sans présenter aucune preuve légale, ce qui en fait, en pratique, contredit l'esprit du système universel des droits humains. Leurs allégations niant le droit d'une femme à réclamer ses droits, sous prétexte que Omar Radi est un "militant politique des droits humains"» note le SNPM dans son communiqué. La victime déclarée de Omar Radi a prouvé vaillamment qu'elle a confiance dans son droit, et qu'elle saura le défendre jusqu'à épuisement de toute juridiction. Le SNPM désapprouve la cabale menée contre Hafsa B. «par certains médias et certaines organisations non gouvernementales, guidés par un principe à géométrie variable». Le syndicat note «que ces institutions, ailleurs, défendent l'ouverture d'enquêtes sur des accusations de viol et autres soupçons de violences sexuelles, malgré l'ancienneté des faits incriminés parfois», affirmant que «les droits des plaignantes sont respectés dans de tels cas.» «Lorsqu'il s'agit d'une femme marocaine, ce principe est foulé aux pieds, au motif que le prévenu est un "militant politique des droits de l'homme"», a-t-il ajouté, corrosif. «Le SNPM confirme son soutien au droit de l'accusatrice de Omar Radi d'ester en justice, appelle à un procès équitable et au principe de l'égalité devant la loi» a conclu le syndicat.