Les Nations Unies ont plaidé vendredi pour un appui renforcé aux activités de consolidation de la paix. La prévention des crises fonctionne mais souffre d'un manque de financement des Etats membres. Mieux vaut prévenir que guérir. C'est le message qu'António Guterres a tenu à faire passer aux Etats membres lors de la présentation, vendredi, du dernier rapport de l'ONU sur la consolidation et de la pérennisation de la paix. Un message qui résonne davantage dans le contexte actuel de la pandémie de Covid-19. « Cette crise a renforcé la nécessité de garder les yeux fixés sur le Programme de développement durable à l'horizon 2030 – l'outil de prévention ultime de l'humanité », a souligné le Secrétaire général de l'ONU lors de la présentation du rapport devant le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale des Nations Unies réunis. Le rapport de l'ONU souligne que le développement inclusif et durable, ancré dans la protection et la promotion des droits humains, l'égalité des genres, et l'objectif de « ne laisser personne de côté », constitue la meilleure défense contre les conflits. Le Secrétaire général craint toutefois que la pandémie de Covid-19 menace les acquis obtenus de haute lutte en matière de développement et de consolidation de la paix et, en outre, risque de rallumer les conflits ou d'en susciter de nouveaux. « La pandémie de Covid-19 a révélé et exacerbé les vulnérabilités avec des conséquences particulièrement dévastatrices dans les pays en développement et touchés par des conflits. Notre engagement en faveur de la consolidation de la paix est plus urgent que jamais », a-t-il dit. Pour M. Guterres, « ne laisser personne de côté » exige d'impliquer les femmes, les jeunes et les communautés marginalisées dans les activités de consolidation de la paix, dans les processus de paix et dans les prises de décisions politiques. L'ONU estime qu'une consolidation de la paix efficace repose sur des réponses multidimensionnelles coordonnées et des approches globales de la société. Elle requiert ainsi une meilleure coordination des actions en matière de droits de l'homme, humanitaire et de développement. Une action plus intégrée dans ce domaine, le long d'un continuum allant de la prévention des conflits au développement sur le long-terme, a pour objectif de « s'assurer que les efforts (de l'ONU) sur le terrain ont un vrai impact dans la vie des gens », a dit le Secrétaire général. A cet égard, M. Guterres s'est félicité de voir que les objectifs de consolidation de la paix se généralisent et bénéficient d'une plus grande collaboration entre entités onusiennes et entre l'ONU et les institutions financières internationales, telles que la Banque mondiale.