Les obsèques de l'icône singulière du théâtre et de la comédie au Maroc, Abdeljabbar Louzir qui a tiré sa révérence mercredi dans sa demeure, a eu lieu jeudi à Marrakech. La dépouille de feu Abdeljebbar Louzir, décédé des suite d'une longue lutte contre la maladie, a été inhumée au cimetière de Bab Doukala après les prières d'Ad-Dohr et du Mort, dans une ambition de forte émotion, de tristesse et de deuil. L'inhumation d'Abdeljebbar Louzir s'est déroulée dans le respect le plus scrupuleux des mesures préventives de lutte contre la pandémie du coronavirus, en présence notamment d'une pléiade de journalistes, d'artistes, ainsi que des membres de la famille du défunt, de ses proches, de ses amis et de ses fans. Dans des témoignages accordées à la MAP, plusieurs amis et proches du défunt ont déploré la perte d'Abdeljabbar Louzir, le qualifiant de l'un des grands artistes dont le nom restera à jamais gravé dans l'histoire de l'art et de la culture au Maroc. "On vient de perdre une figure emblématique qui, de longues années durant, a hautement marqué la scène artistique tant nationale que locale, grâce à son sérieux et à son travail artistique engagé et de haute qualité", ont-ils dit, rappelant que le défunt a largement influencé, par ses œuvres artistiques, plusieurs générations. "Feu Abdeljebbar Louzir est l'image de cet artiste marocain qui a rendu un grand service au théâtre marocain et à l'art dans son ensemble, tout en consacrant une grande partie de sa vie à défendre et à véhiculer un vrai message d'humanisme et de fraternité", ont-ils conclu. Né dans la cité ocre, feu Abdeljabbar Louzir a été l'un des grands doyens du théâtre et de la comédie ayant marqué "par sa spontanéité et son propre style" la scène artistique marocaine en général et celle de Marrakech en particulier. En 1948, le comédien avait fait ses premiers pas sur scène en intégrant la fameuse troupe "Al-Atlas" de Moulay Abdelouahed Hassanein, l'école artistique qui a fait émerger des grands du théâtre marocain. Le défunt a joué plus de 80 pièces théâtrales ici et ailleurs. Son premier rôle était dans la pièce ayant réalisé un grand succès : "El Fatmi et Daouia" (1951), qui a été jouée devant le roi Mohammed V au Palais Bahia à Marrakech en 1957. Feu Abdeljebbar Louzir, qui a brillé de mille feux en tant également que comédien, aux côtés du regretté artiste Mohamed Belkass, a interprété plusieurs rôles dans une série de pièces théâtrales, de séries télévisées et de films de haute facture, notamment "Al-Haraz" (1968), "Hallaq Derb Al-Fouqara" (1982), la série comique "Dar El-Warata" et le film "Ouled Mou" (2009). Feu Abdeljebbar Louzir a été également connu par son militantisme pour l'indépendance du pays et ses activités nationalistes, ainsi que par son passage dans les rangs de l'équipe de la ville ocre, le Kawkab Athlétique Club de Marrakech (KACM).