Les prix du pétrole ont reculé mercredi dans le sillage d'un raffermissement du dollar. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a cédé 2,5%, perdant 1,15 dollars, pour finir à 44,43 dollars. A New York, le baril américain de WTI pour octobre a baissé de 2,9% ou 1,25 dollar pour clôturer à 41,51 dollars. Ce repli est intervenu malgré la publication du rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'Information sur l'Energie (EIA) qui a montré que les stocks commerciaux de brut aux Etats-Unis ont dégringolé de 9,4 millions de barils (MB) la semaine dernière, s'établissant à 498,4 MB. Cela aurait dû encourager une hausse des cours d'autant que la baisse des stocks était bien plus importante que ne le pensaient les analystes. Mais cette chute des stocks n'a pas impressionné les acteurs sur les marchés, qui selon Bill O'Grady de Confluence Investments, anticipent déjà une renflouement des cuves après le passage des ouragans dans le Golfe du Mexique. « Les ouragans Laura et Marco ont provoqué une baisse de la production ainsi que la fermeture de nombreuses raffineries », a expliqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates. C'est surtout l'appréciation du billet vert mercredi qui a pesé sur les cours du pétrole, estime M. O'Grady. Le pétrole étant libellé en dollar, une hausse de celui-ci rend l'or noir plus onéreux pour les acheteurs utilisant d'autres devises, ce qui déprime les prix. Le « dollar index », qui calcule la valeur du billet vert face à un panier composé des principales devises, est remonté mardi alors qu'il était tombé la veille à un niveau plus vu depuis plus de deux ans. Vers 15H00 GMT (19H00 à Paris), l'euro perdait lui 0,74% face au billet vert, à 1,1866 dollar. Dans le même temps, « l'Opep et ses alliés (connus sous le nom de Opep+) semblent toujours avoir le niveau d'offre sous contrôle et, avec leur baisse de production » s'assurer que le marché soit légèrement sous-approvisionné, a expliqué Eugen Weinberg de Commerzbank. Evoquant des données provenant d'une enquête de Bloomberg, il souligne que « l'Opep a plus que dépassé ses objectifs (de baisse de la production), même en tenant compte des?+retardataires+ comme le Nigeria, l'Irak et l'Angola, qui ont produit plus que ce à quoi ils s'étaient engagés entre mai et juillet ».