À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'est apprécié de 73 cents, ou 1,6 %, pour finir à 45,86 dollars. À New York, le baril américain de WTI pour octobre a aussi gagné 73 cents, ou 1,7 %, pour terminer à 43,35 dollars. Les cours du brut ont accentué hier leur ascension tandis que le Centre national des ouragans (NHC) annonçait que la tempête Laura, qui menace la côte américaine avec des vents soufflant à 120 km/h, était devenue un ouragan. Laura devrait se renforcer encore davantage en s'approchant mercredi des côtes sud-ouest de la Louisiane et d'une partie du Texas. Or la côte américaine était déjà sous la menace, moindre, de Marco, rétrogradé comme tempête dimanche soir. Environ 84 % de la production pétrolière dans le golfe du Mexique a en conséquence été suspendue à la suite de l'évacuation de 299 plateformes, selon le dernier relevé mardi de l'agence américaine BSEE. Cela correspond à 1,6 million de barils par jour quand les États-Unis extraient en moyenne actuellement 10,7 millions de barils par jour. Mais « un plus gros problème pourrait être la fermeture de raffineries sur la côte », remarque Andy Lipow de Lipow Oil Associates. Si Laura maintient sa trajectoire, elle affecterait selon le spécialiste les raffineries de Lake Charles et de Beaumont Port Arthur qui représentent au total 13 % des capacités de raffinage du pays, soit 2,5 millions de barils par jour. Il faudrait ensuite deux à trois semaines pour que l'activité de ces raffineries revienne à la normale. « Les contrats à terme sur l'essence ont déjà grimpé de 10 cents le gallon au cours des deux derniers jours », remarque M. Lipow. Toutefois, ajoute-t-il, « les autres raffineries devraient pouvoir compenser les effets causés par les ouragans dans la mesure où elles ne fonctionnent actuellement qu'à environ 80 % de leurs capacités » en raison de la baisse de la demande depuis le début de la pandémie. Les investisseurs attendaient par ailleurs la diffusion au cours de la soirée du rapport hebdomadaire de l'American Petroleum Institute (API) sur les stocks de brut, avant de prendre connaissance mercredi de celui de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), jugé plus fiable.