Le roi Mohammed VI a exprimé, jeudi, son inquiétude face à une situation « difficile » au Maroc et a appelé les citoyens à plus de civisme pour éviter un reconfinement du pays. Avec plus d'un millier de cas quotidiens depuis début août, la hausse des contaminations au nouveau coronavirus au Maroc alimente l'inquiétude et les critiques des médias locaux sur la gestion de la crise sanitaire. Plus de 46 000 Marocains ont été infectés par le virus et 743 en sont morts, selon le dernier bilan daté de mercredi. Jeudi soir, le roi du Maroc Mohammed VI a lui-même exprimé son inquiétude face à une situation « difficile » en appelant les citoyens à plus de civisme pour éviter un reconfinement du pays. « À défaut d'un respect rigoureux et responsable des consignes sanitaires, le nombre de contaminations et de décès ira crescendo », a averti le monarque dans un discours officiel, en soulignant que, dès lors, « les hôpitaux ne seraient plus en mesure de faire face à la pandémie ». Restrictions Pour endiguer la pandémie, les autorités ont multiplié ces derniers jours les mesures de restrictions, avec déploiement de blindés, barrages routiers et patrouilles de contrôle. Casablanca et Marrakech, les capitales économique et touristique du Maroc, sont revenues, jeudi, à une forme de confinement sévère. Dans plusieurs villes, dont Casablanca, Rabat, Marrakech et Tanger, des quartiers touchés par des foyers infectieux ont été bouclés, plusieurs plages envahies par des foules en quête de fraîcheur ont été fermées. « Pénurie de ressources humaines » Sous le feu des critiques, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, s'est rendu sur place en urgence, mercredi soir. Il a promis de « rationaliser les structures hospitalières » et de « restructurer » la prise en charge des patients infectés, selon l'agence officielle MAP. Si les autorités ont augmenté à 3 000 le nombre de lits en réanimation et acquis des lots de respirateurs artificiels, le site Médias24 pointe lui la « pénurie de ressources humaines », avec seulement 200 anesthésistes réanimateurs dans le secteur public. Aux louanges quotidiennes de mise dans les médias locaux au début de la pandémie ont succédé des rafales de critiques. Ainsi, un cafouillage sur les congés du personnel médical, autorisé à s'absenter puis rappelé en urgence, a fait couler beaucoup d'encre. Avec plus d'un millier de cas quotidiens depuis début août, la hausse des contaminations au nouveau coronavirus au Maroc alimente l'inquiétude et les critiques des médias locaux sur la gestion de la crise sanitaire. Les chiffres et les critiques sur la stratégie sécuritaire se sont emballés début août après la célébration de l'Aïd al-Adha, la grande fête musulmane du sacrifice traditionnellement marquée par des réunions familiales. L'annonce surprise de l'interdiction d'entrer et de sortir de huit villes, à la veille de la fête, a provoqué un mouvement de panique sur les routes du pays sans pour autant dissuader les Marocains de renoncer aux habituelles retrouvailles.