Le Liban tente de se lever encore une fois après la double explosion survenue début août. Plus d'une semaine après la tragédie ayant fait 171 morts et plus de 6 500 blessés, les visiteurs étrangers se succèdent à Beyrouth. La ministre française des armées, Florence Parly, s'y est rendue jeudi 13 août. Le sous-secrétaire d'Etat pour les affaires politiques, David Hale, numéro trois de la diplomatie américaine, est également attendu dans la journée. Jusqu'alors, c'étaient principalement les habitants de Beyrouth, des jeunes volontaires et des ONG qui menaient les efforts sur le terrain, déblayant les décombres et distribuant des aides. Au moins 8.000 bâtiments endommagés «Au moins 8.000 bâtiments», dont 640 bâtiments historiques, ont été endommagés à la suite de l'explosion, a fait savoir jeudi l'Unesco, dans un communiqué, citant une évaluation conduite par le directeur général des antiquités du ministère de la culture du Liban, Sarkis Khoury. La plupart d'entre eux sont situés dans les vieux quartiers de Gemmayzé et Mar Mikhaël. L'explosion a également eu «un impact sur les grands musées, tels que le Musée national de Beyrouth, le Musée Sursock et le Musée archéologique de l'Université américaine de Beyrouth, ainsi que sur les espaces culturels, les galeries et les sites religieux», précise le communiqué. Mercredi, le président du Liban, Michel Aoun, avait annoncé que le coût des dégâts causés par l'explosion dépassait les «15 milliards de dollars», soit 12,6 milliards d'euros. L'état d'urgence décrété, quelques manifestations se poursuivent Le Parlement libanais s'est réuni jeudi pour entériner l'état d'urgence décrété à Beyrouth après l'explosion dévastatrice au port. Présidée par le chef de la Chambre des députés, Nabih Berri, en poste depuis 1992, la séance, première du Parlement depuis le drame, s'est ouverte avec la remise officielle des démissions de plusieurs députés, qui rendent leur tablier pour protester, à l'image des manifestants cette dernière semaine, contre l'incurie du pouvoir illustrée par l'explosion. M. Berri a par ailleurs appelé à «accélérer la formation du gouvernement». Mais une grande partie des Libanais n'ont que faire du gouvernement et des tractations souvent interminables enclenchées pour trouver un successeur à l'ancien premier ministre Hassan Diab, qui a démissionné lundi. En colère, ils réclament le départ du président Michel Aoun, 85 ans, du chef du Parlement, l'indéboulonnable Nabih Berri, des députés et de tous ces dirigeants en place depuis des décennies. Des appels à manifester – peu suivis – avaient d'ailleurs circulé sur les réseaux sociaux pour empêcher la tenue de la séance parlementaire.