Une double explosion dans le port de la capitale libanaise a endommagé «près de la moitié» de la ville. 135 morts est le bilan temporaire. Deux violentes explosions ont secoué la capitale du Liban mardi en fin d'après-midi. Vers 18 h locales, (15 h GMT), une première explosion est entendue à Beyrouth, suivie d'une autre très puissante qui a provoqué un gigantesque champignon dans le ciel. D'après les autorités, ces déflagrations étaient notamment dues à l'explosion de quelque 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium, stockées «sans mesures de précaution» dans le port de Beyrouth, substance qui entre dans la composition de certains engrais mais aussi d'explosifs. Les hôpitaux de la capitale, déjà confrontés à la pandémie de Covid-19, sont saturés. Selon le gouverneur de Beyrouth, jusqu'à 300.000 personnes sont sans domicile en raison des énormes dégâts. Il a estimé les dommages, qui ont touché selon lui plus de la moitié de la capitale, à plus de trois milliards de dollars. Au moins 135 personnes ont péri dans l'explosion dévastatrice au port de Beyrouth et des dizaines sont portées disparues, selon un nouveau bilan fourni mercredi par le ministre de la Santé, Hamad Hassan. L'énorme déflagration survenue mardi soir a aussi fait près de 5 000 blessés. «Il y a certainement encore (des victimes) sous les décombres et nous recevons des dizaines d'appels pour des disparus», a-t-il précisé à des journalistes, en marge d'une réunion du gouvernement. L'ONU au Liban a affirmé que des Casques bleus avaient été grièvement blessés à bord d'un navire endommagé par les explosions. Des membres du personnel de l'ambassade d'Allemagne ont été blessés, selon Berlin. Le gouvernement libanais a décrété ce mercredi l'état d'urgence pour deux semaines à Beyrouth, dont la sécurité a été confiée à l'armée. Les images montrent une première explosion suivie d'une autre qui provoque le gigantesque nuage de fumée. Les déflagrations ont fait trembler les immeubles et brisé des vitres à des kilomètres à la ronde. La puissance des explosions a été entendue jusqu'à la ville côtière de Larnaca, à Chypre, distante d'un peu plus de 200 km des côtes libanaises, rapportent des témoins. L'institut américain de géophysique (USGS) basé en Virginie a précisé que ses capteurs avaient enregistré l'explosion comme un séisme de 3,3 sur l'échelle de Richter. Carte de la situation où les explosions ont été observées à Beyrouth au Liban. | VISACTU Les médias locaux ont diffusé des images de personnes coincées sous des décombres, certaines couvertes de sang. Une journaliste du Daily Star Lebanon, Ghada Alsharif, a relayé une vidéo montrant les locaux de son média ravagés. Des dégâts importants ont été signalés à l'intérieur du terminal de l'aéroport international de Beyrouth, situé à neuf kilomètres du site. Après le drame, le président Michel Aoun a convoqué une «réunion urgente » du Conseil supérieur de la Défense et le Premier ministre Hassan Diab a décrété un jour de deuil national. M. Diab a affirmé dans une allocution télévisée que les responsables de cette «catastrophe» devraient «rendre des comptes».