Le Jerusalem Post, journal de référence au Proche-Orient, épingle les approximations d'Amnesty International pour s'attaquer à certains Etats, comme le Maroc. Les autorités marocaines ont «réfuté catégoriquement», fin juin, les «allégations infondées» d'Amnesty International, selon lesquelles le Maroc aurait infiltré le téléphone d'un journaliste avec un logiciel espion. Le Royaume a appelé l'ONG à «étayer» son rapport «par des preuves». Début juillet, Le chef du gouvernement marocain Saad-Dine El Otmani a adressé une lettre à Amnesty International, appelant l'organisation à présenter des «preuves matérielles» étayant son rapport, à défaut, le royaume «prendra les mesures nécessaires pour défendre sa sécurité nationale» et «éclairer l'opinion publique» sur ces «allégations». Dans un article diffusé le 2 août, le Jerusalem Post, le quotidien généraliste ayant la plus grande diffusion en Israël, dénonce la recette d'Amnesty, et l'usage excessif du mode conditionnel dans ses rapports et les annonces hypothétiques qui en découlent. Tout désigne la supposition, la conjecture, le doute, sans aucune véracité. «L'incertitude induite par l'utilisation de mots, tels que "sembleraient" est courante dans les rapports d'Amnesty International. Il en va de même dans les rapports du laboratoire de "Citizen Lab" qui comprennent des expressions comme : "apparemment", "croire" et "soupçonné"» affirme le Jerusalem Post. La justice marocaine a annoncé avoir ouvert une enquête sur Omar Radi, qu'elle suspecte de bénéficier de «financements de l'étranger» en lien avec des «services de renseignement». Amnesty International prétend que le téléphone de Radi a été piraté, mais sans convaincre. «Un chercheur dans le domaine de la sécurité avec Amnesty International...soupçonne que les hackers travaillaient pour le gouvernement marocain, même si aucune preuve technique concluante n'indique cela» écrit le Jerusalem Post. Par ailleurs, écrit TJP, un journaliste marocain, basé à Washington, a fourni de nombreux documents témoignant du parti-pris de l'ONG et de ses doubles standards. «Le Maroc, comme d'autres pays arabes alliés des Etats-Unis et de l'Occident, a été la cible d'attaques terroristes de la part des islamistes et d'autres groupes radicaux à Casablanca, Marrakech et près du mont Toubkal. Des dizaines de marocains et d'étrangers ont été tués» rappelle le quotidien. «Depuis 2002, les autorités marocaines ont démantelé près de 200 cellules terroristes et déjoué plus de 350 tentatives d'attentats terroristes. Mais le terrorisme, contrairement au piratage des téléphones portables de trois activistes, est un sujet qui n'intéresse pas Amnesty International» assène le Jerusalem Post, qui cite une déclaration de NSO : «un chiffrement avancé par des terroristes et des criminels nécessite une réponse légale et proportionnée fournie par NSO aux agences gouvernementales autorisées et vérifiées (...) Le cadre réglementaire de NSO est conforme aux normes internationales les plus élevées». AI se donne à voir comme une organisation assez neutre, tant dans son fonctionnement que dans ses démarches, mais la réalité est tout autre. Les « cas d'appel » (personnes dont AI prend la défense) ne sont pas toujours blancs comme neige. Alors qu'Amnesty peine à présenter une réponse aux autorités marocaines pour appuyer ses imputations, le Maroc affirme que les agissements de l'ONG relèvent «d'une campagne de diffamation internationale injuste» dictée par «un agenda n'ayant aucun lien avec la défense des droits de l'Homme». Les autorités du pays dénoncent l'«acharnement systématique et continu» d'Amnesty «contre les intérêts du Maroc». Il est à rappeler que la justice marocaine suspecte Omar Radi de bénéficier de «financements de l'étranger» en lien avec des «services de renseignement». Le journaliste est «soupçonné d'atteinte présumée à la sécurité de l'Etat, en raison de ses liens avec un officier de liaison d'un pays étranger» qui a travaillé «sous couvert diplomatique depuis 1979 dans plusieurs régions de tensions» dans le monde.