Deux hauts responsables des Nations Unies ont alerté mardi le Conseil de sécurité sur la situation au Yémen qui empire. « Longues et difficiles ». C'est ainsi que l'envoyé de l'ONU pour le Yémen a qualifié les négociations dans lesquels le gouvernement et les Houthis sont engagés depuis quatre mois. Quatre mois de négociations qui ont connu des élans ainsi que des obstacles importants. « Cela est normal pour tout processus de médiation », a déclaré l'Envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Martin Griffiths. « Mais les négociations doivent être conclues avant que la fenêtre d'opportunité ne se referme », a-t-il prévenu. Car sur le terrain, aucune amélioration tangible n'a été constatée. « Malheureusement, alors même que les négociations se poursuivent, pour les Yéménites de tout le pays, la vie est devenue encore plus impitoyable », a reconnu M. Griffiths lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur le Yémen, soulignant que « le Yémen traverse les pires moments ». Son collègue en charge de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) n'a pas eu d'autres qualificatifs pour décrire ce qui se passe dans ce pays du sud de la péninsule arabique déchiré par une guerre civile depuis près de six ans. Famine à l'horizon, intensification du conflit. économie en lambeaux, propagation incontrôlable de la Covid-19, agences humanitaires sans financement. « La crise humanitaire au Yémen n'a jamais été pire », a déclaré, aux membres du Conseil, Mark Lowcock, le Coordinateur des secours d'urgence des Nations Unies. La situation militaire au Yémen ne s'est pas améliorée au Yémen au cours des 30 derniers jours. A ce jour, l'ONU a dénombré 43 lignes de front existantes dans le pays. Les opérations militaires – au moyen de tirs de missiles – menées contre la ville de Mar'ib se poursuivent et pourraient compromettre l'obtention d'un cessez-le-feu, l'un des quatre points des négociations en cours. Selon OCHA, près d'un million de personnes déplacées tentent de trouver refuge dans la ville et ses alentours. Dans la ville d'Hodeïda au bord de la Mer Rouge, les violences n'ont pas faibli et se sont traduites par de nombreuses violations du cessez-le-feu qui avait été conclu sur place. Les produits pétroliers et de base, nécessaires à la population, ne peuvent toujours pas entrer dans le port de la ville.