L'année 2019 a été marquée par une décélération de la croissance économique nationale à 2,5%, conséquence de la diminution de 5,8% de la valeur ajoutée agricole parallèlement à une légère accélération du rythme du PIB non agricole à 3,5%, indique le rapport annuel de BAM sur la supervision bancaire. Dans le cadre de cette conjoncture, la croissance du crédit bancaire au secteur non financier s'est établie à 4,8%, reflétant une accélération des crédits aux entreprises à 5,6% et un ralentissement des prêts aux ménages à 3,6%. Les créances en souffrance ont augmenté à 70 milliards de dirhams, soit un taux de sinistralité de 7,5% contre 7,3% en 2018. Du côté des ressources, la collecte des dépôts n'a progressé que de 2,9% sous l'effet d'une baisse des dépôts à terme concomitante à une hausse de la circulation fiduciaire. Dans ce contexte, le secteur bancaire a consolidé son assise financière à travers une appréciation de ses résultats et un renforcement de ses fonds propres. Ainsi, sur le plan de la rentabilité, les banques ont pu globalement dégager de bonnes performances à la faveur essentiellement des résultats des activités de marché et d'un recul du coût de risque. Elles ont clôturé l'exercice 2019, avec un résultat net sur base sociale, en hausse de 8% à 12 milliards de dirhams, dégageant un rendement des actifs de 0,9% et des fonds propres de 9,4%. Sur base consolidée, le résultat net-part du groupe cumulé des onze banques a progressé de 2,7%, reflétant l'impact des performances baissières de certaines filiales en Afrique subsaharienne. La solvabilité des institutions bancaires s'est, pour sa part, renforcée avec un ratio moyen de solvabilité de 15,6% et un ratio de fonds propres de base de 11,5%. Au plan de la régulation et de la supervision microprudentielle, les actions de la Banque ont visé à conforter la résilience du secteur bancaire et à rehausser les pratiques de gouvernance et de gestion des risques, en convergence avec les standards internationaux. A cet effet, les banques ont été appelées à préparer la mise en œuvre de la réforme de la classification des créances qui a fait l'objet d'un processus itératif d'échange et de concertation avec la profession. De même, la Banque a suivi le déploiement par les institutions bancaires d'un processus interne d'évaluation de l'adéquation de leur capital (ICAAP) qui est amené à être affiné au cours des prochains exercices. Elle a également procédé à l'examen des plans prospectifs de redressement de crise interne établis par les banques d'importance systémique pour faire face à des scénarii de chocs hypothétiques. Par ailleurs, la Banque a continué de renforcer son action pour la promotion d'une finance verte et durable et a finalisé un projet de directive réglementaire fixant les orientations en matière de gestion des risques climatiques et environnementaux. Elle s'est, pour sa part, fortement mobilisée pour participer aux travaux du réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (The Network of Central Banks for Greening the Financial System) et a joué, aussi à la demande de ses pairs, un rôle de relai auprès des banques centrales et régulateurs en Afrique. L'accompagnement du développement d'une finance plus digitale a été également inscrite parmi les axes de travail prioritaires. Outre la veille à l'international, des enquêtes ont été menées auprès des banques pour évaluer l'état des lieux en matière de transformation digitale et faire en particulier le point sur les pratiques et risques en matière d'usage du Cloud Computing. La Banque a actualisé son analyse des opportunités et risques induits par les nouvelles technologies et a invité les acteurs bancaires à renforcer leur vigilance en matière de prévention des cyber-risques.