La dimension sociale est fortement présente dans le projet de la loi de finances rectificative (PLFR) pour l'année 2020, a affirmé, lundi à Rabat, le ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'administration, Mohamed Benchaâboun. Ce projet de loi assure la poursuite et le renforcement des priorités sociales déterminées par la loi de finances 2020 initiale et ce, à travers la mise en place de mesures visant à appuyer le secteur de la Santé, à améliorer le pouvoir d'achat des familles marocaines et à soutenir les entreprises en vue de préserver l'emploi, a souligné M. Benchaâboun qui répondait à des interventions de groupes et groupements parlementaires lors de la discussion générale du PLFR. A l'inverse de ce qui circule, l'approche adoptée par le gouvernement est loin d'être celle de l'austérité ou de la gestion des équilibres, lesquels demeurent importants, a-t-il fait remarquer, notant qu'en dépit de la baisse prévue des recettes de 40 milliards de dirhams (MMDH), les investissements du Budget général de l'Etat ont été portés à 7,5 MMDH via la révision des priorités au niveau des dépenses. M. Benchaâboun a également mis l'accent sur la reprogrammation des dépenses de fonctionnement, particulièrement dans ce contexte d'arrêt des différentes activités liées à l'organisation de cérémonies, de conférences, de manifestations, de déplacements à l'étranger durant cette période de confinement, ainsi que sur la reprogrammation des dépenses d'investissement au regard de la suspension de la majorité des projets. Ainsi, la nouvelle programmation du budget d'investissement des départements ministériels et institutions a été revue pour tenir compte des impacts induits par la crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19) et la révision du planning de réalisation de certains projets, tenant compte de la baisse du rythme d'exécution de ces projets ainsi que du report de la procédure de lancement de certains projets en raison de l'absence des conditions requises, a-t-il relevé, indiquant que l'investissement dans les secteurs sociaux se poursuivra avec la même cadence. Par ailleurs, M. Benchaâboun a fait savoir que le secteur de la Santé a bénéficié de l'appui nécessaire pour faire face aux répercussions de cette crise sanitaire, ajoutant que le PLFR accorde aussi une importance accrue à la lutte contre les effets de la sécheresse et à l'allocation de crédits à la réalisation des actions d'urgence prioritaires pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable de la population située dans les bassins hydrauliques qui connaissent un stress hydrique. Dans ce cadre, un montant de 800 millions de dirhams (MDH) a été programmé dans le budget d'investissement au profit de la branche eau, en plus de 250 MDH alloués au financement du projet de sécurisation de l'approvisionnement de la population du Grand Agadir en eau potable, a-t-il poursuit, faisant également état du lancement d'un 3ème programme de lutte contre les effets de la sécheresse avec une enveloppe d'environ 300 MDH. Comportant essentiellement la protection et la sauvegarde du cheptel à travers la distribution de l'orge à un prix subventionné, ce programme vient consolider les actions entreprises dans le cadre des deux programmes lancés précédemment en 2020. Parallèlement, le ministre a fait savoir que tous les projets programmés dans le cadre du Fonds de développement rural et des zones de montagnes seront réalisés, au regard des ressources financières qui se sont élevées à 5,7 MMDH à fin décembre 2019. Il a aussi indiqué que les budgets des collectivités territoriales n'ont subi aucune diminution, notant que ces budgets, à l'instar du Budget général de l'Etat, ont été impactés par la baisse des recettes de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). "Nous sommes en train de chercher une solution à même de permettre à ces collectivités territoriales de bénéficier des moyens nécessaires pour remplir ses missions". M. Benchaâboun a, par ailleurs, précisé que la suspension de la création de nouveaux postes budgétaires porte uniquement sur l'année 2021 et ne concernent pas les départements de la Santé l'éducation et le sécuritaire qui constituent, à eux seuls, plus de 90% du total des postes créés par les départements ministériels.