Les enquêteurs ont découvert, à l'automne 2019, des contenus pédopornographiques en provenance Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Dans la foulée, plusieurs groupes de discussion, comptant plusieurs milliers de participants, ont été mis au jour. «Nous voulons sortir de l'anonymat de l'Internet les auteurs qui abusent des enfants et ceux qui les soutiennent.» Lors d'une conférence de presse, lundi 29 juin, Peter Biesenbach, le ministre de la justice de la région allemande de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a annoncé une enquête sur près de 3000 personnes dans le cadre d'une vaste affaire de pédophilie dans l'ouest du pays. Jusqu'à présent, environ 70 individus étaient soupçonnés dans ce dossier, qui s'est ouvert à l'automne 2019 dans la ville de Bergisch Gladbach. Plusieurs d'entre eux sont actuellement en procès. Ils sont soupçonnés d'avoir pendant des années maltraité et abusé d'enfants et d'avoir partagé leurs méfaits filmés sur des groupes de discussion en ligne. Pour l'heure, au moins 40 victimes ont été recensées. Les enquêteurs ont été alertés par des policiers canadiens ayant découvert des contenus pédopornographiques en provenance de cette région de l'ouest de l'Allemagne. Un homme âgé de 42 ans, dont le procès doit commencer en août, a déjà été arrêté. Dans la foulée, les enquêteurs ont mis au jour l'existence de divers groupes de discussion, comptant plusieurs milliers de participants. Ce sont eux qui se retrouvent désormais dans le collimateur de la justice allemande. Après plusieurs affaires de pédophilie ces dernières années qui ont choqué le pays, les autorités se montrent plus intransigeantes. «Les auteurs qui communiquent dans les forums considèrent la maltraitance des enfants comme "normale" et trouvent un grand nombre de personnes partageant les mêmes idées. Les seuils d'inhibition baissent. Et c'est ce qui caractérise cette situation sur le plan pénal», a prévenu M. Biesenbach. «Si nous voulons lutter activement contre la maltraitance des enfants sur Internet, nous devons également parler de la réglementation légale sur le stockage des données. L'un ne fonctionne pas sans l'autre», a-t-il ajouté.