Le président américain « n'a pas eu un mot » pour le calvaire de George Floyd, a accusé le révérend Al Sharpton lors des obsèques, mardi au Texas, de cet Afro-Américain mort asphyxié sous le genou d'un policier blanc. Il représente désormais un symbole mondial des violences policières et racistes aux Etats-Unis. Entre les larmes et les slogans politiques, les obsèques de George Floyd, dans une église du Texas mardi 9 juin, ont mêlé les hommages à cet homme noir tué par un policier blanc et les appels enflammés à s'attaquer, enfin, au racisme qui «blesse l'âme» de l'Amérique. Plusieurs élus démocrates, dont le maire de Houston, Sylvester Turner qui a annoncé une réforme de la police de la ville, ont pris la parole à la tribune, mais c'est la jeune nièce de George Floyd qui s'est aventurée le plus avant sur le terrain politique. Le président américain Donald Trump «n'a pas eu un mot» pour le calvaire de George Floyd, a accusé le révérend Al Sharpton lors des obsèques. Donald Trump a initialement dénoncé une « mort triste et tragique » mais a depuis mis l'accent sur les violences des manifestants en marge des protestations contre le racisme et les brutalités policières. Dans un tweet mardi, il a, au contraire, mis en cause la crédibilité d'un homme de 75 ans récemment poussé par des policiers lors d'une manifestation. Le calvaire de George Floyd, dont une vidéo est devenue virale, a suscité une mobilisation inédite aux Etats-Unis depuis la lutte des droits civiques dans les années 1960. Sous le cri « Black Lives matter » (La vie des Noirs compte), les appels à réformer la police et à lutter contre les inégalités raciales ont gagné le monde entier. Mais Donald Trump, qui briguera un second mandat en novembre, campe sur un discours de fermeté. « La première chose que nous devons faire est nettoyer la Maison Blanche », en a conclu, sous les applaudissements de l'église, le révérend Bill Lawson en appelant les Américains à « voter ». Entrecoupées de chants gospel, les funérailles ont aussi vu un artiste dessiner le visage de George Floyd en ligne blanche, sur une toile noire. Première figure blanche à s'exprimer, le pasteur Steve Wells a interpellé sa communauté : A l'issue de la cérémonie, George Floyd doit être enterré aux côtés de sa mère Larcenia, morte en 2018. Devenu le visage des brutalités policières, l'agent de 44 ans a comparu lundi pour la première fois devant la justice par vidéo. Lors de l'audience, la juge a fixé à un million de dollars le montant de sa caution libératoire, assortie de certaines conditions. Il avait fallu attendre quatre jours pour qu'il soit arrêté et inculpé, dans un premier temps d'homicide involontaire. Ses trois collègues impliqués dans le drame n'avaient pas alors été inquiétés.