Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté mardi à Houston, au Texas, pour rendre hommage à George Floyd et demander justice après sa mort. Après une autre nuit de troubles et d'affrontements avec la police, les manifestations se sont poursuivies, mardi 2 juin, aux Etats-Unis, pour dénoncer le racisme, les violences policières et les inégalités sociales. Au moins 60.000 personnes ont rendu hommage à George Floyd, l'Afro-Américain mort par asphyxie à Minneapolis (Minnesota), lors d'un rassemblement pacifique à Houston (Texas) où il a grandi et où il doit être enterré la semaine prochaine. «Nous voulons qu'ils sachent que George n'est pas mort en vain», a lancé le maire de la ville, Sylvester Turner. «Je veux qu'on lui rende justice parce qu'il était bon, peu importe ce que les gens pensent, c'était quelqu'un de bien», a lancé en pleurs sa compagne, Roxie Washington, lors d'une conférence de presse à Minneapolis mardi. Plusieurs milliers de personnes bravaient toujours pacifiquement le couvre-feu instauré à Washington. Les abords de la Maison Blanche étaient toutefois bloqués par des barrières, empêchant toute confrontation directe. A Manhattan, plusieurs milliers de manifestants, noirs et blancs, se sont retrouvés pour protester pacifiquement près du siège de la police new-yorkaise, en scandant «George Floyd, George Floyd» ou encore «Black Lives Matter !» («la vie des Noirs compte»), cri de ralliement contre les violences policières visant les Afro-Américains. Une fusillade impliquant la police new-yorkaise a eu lieu à Brooklyn, a rapporté une chaîne de télévision locale affiliée à ABC, expliquant qu'au moins cinq personnes, dont deux officiers de police, avaient été blessées, et toutes transportées à l'hôpital. A Los Angeles, plusieurs milliers de personnes ont sillonné Hollywood Boulevard, tandis que d'autres ont pris place devant le siège de la police de la ville, donnant lieu, en contraste aux tensions nocturnes, à des embrassades et des poignées de mains entre manifestants et policiers. Le calme régnait également à Minneapolis, point de départ de cette nouvelle flambée de colère. Mais les troubles se sont propagés dans plus d'une centaine de villes des Etats-Unis, avec des milliers d'arrestations et plusieurs blessés dans les rangs des forces de l'ordre comme des manifestants. A Los Angeles, plus de 2.700 personnes ont été arrêtées pour refus d'obtempérer et violation du couvre-feu, a annoncé le chef de la police locale. Le Pentagone a fait savoir dans un communiqué qu'il déplaçait 1.600 soldats dans la région de la capitale fédérale, mais pas dans Washington même, et que ceux-ci se trouvaient en état d'alerte «élevé» après les nuits de violences. A New York, où plusieurs grands magasins de la célèbre Ve Avenue ont été pillés lundi soir, le couvre-feu a été avancé à 20 heures et prolongé jusqu'à dimanche. Des pillages «inexcusables», selon le gouverneur de l'Etat de New York, Andrew Cuomo. Tout en critiquant le maire et la police, il a refusé de mobiliser la garde nationale, comme l'ont fait d'autres villes et comme le réclame Donald Trump. L'ancien président républicain George W. Bush a, lui, déclaré qu'il était «temps pour l'Amérique d'examiner nos échecs tragiques».