La colère qui a explosé à Minneapolis (Minnesota) après la mort de George Floyd, un homme noir de 46 ans tué par la police, s'est rapidement propagée à tout le pays. Un couvre-feu a été imposé à Washington, comme dans d'autres grandes villes des Etats-Unis, pour empêcher que de nouvelles violences n'accompagnent les manifestations contre les violences policières et le racisme auxquelles des milliers de personnes ont pris part, dimanche 31 mai, à travers le pays. Tout en disant comprendre la colère des manifestants, nombre de responsables locaux les ont exhortés à la retenue pour cette sixième nuit de protestations, tandis que le président des Etats-Unis, Donald Trump, confronté aux désordres civils les plus graves de son mandat, fustigeait les « anarchistes ». La colère qui a explosé à Minneapolis, dans le Minnesota, après le décès lundi dernier de George Floyd, un homme noir de 46 ans, aux mains d'un policier blanc, s'est rapidement propagée à tout le pays. Des milliers de soldats de la garde nationale ont été déployés dans quinze Etats et à Washington (District de Columbia). Après Houston (Texas) et Los Angeles (Californie), un couvre-feu nocturne a aussi été décrété dans la capitale fédérale, où des centaines de personnes manifestaient dimanche soir, sous très haute surveillance policière, près de la Maison Blanche, plongée dans le noir. Selon le New York Times, M. Trump a été mené la veille par le secret service, lors d'une manifestation similaire devant sa résidence, à l'abri dans un bunker souterrain. La police a tiré des gaz lacrymogènes dimanche devant la Maison Blanche pour disperser les personnes rassemblées. A Saint Paul (Minnesota), la ville qui jouxte Minneapolis, épicentre du mouvement, des milliers de personnes ont manifesté contre le racisme et pour que tous les policiers impliqués dans la mort de George Floyd rendent des comptes. Les violences avaient gagné samedi soir de nombreuses villes, dont New York, Philadelphie (Pennsylvanie), Dallas (Texas), Las Vegas (Nevada), Seattle (Washington), Des Moines (Iowa), Memphis (Tennessee), Los Angeles (Californie), Atlanta (Georgie), Miami (Floride), Portland (Oregon), Chicago (Illinois) ou encore Washington. Des routes ont été coupées, des voitures et des commerces incendiés, et les forces de l'ordre, déployées en grand nombre, ont répliqué par des gaz lacrymogènes et dans certains cas des balles en caoutchouc. M. Trump a promis de «stopper la violence collective» et a dénoncé les agissements de «gauchistes radicaux», notamment la mouvance radicale « antifa » (antifasciste), qu'il a annoncé vouloir désigner comme une organisation terroriste. Aux cris de «Black lives matter», ou le poing tendu vers le ciel, des milliers de personnes ont également manifesté dimanche à Montréal (Canada) pour dénoncer le racisme et les violences policières et soutenir les manifestations aux Etats-Unis. Alors que le rassemblement lui-même s'est déroulé dans le calme, des échauffourées ont éclaté en début de soirée en centre-ville lorsque des manifestants ont lancé des projectiles contre les forces de l'ordre. La police a répliqué par des tirs de gaz lacrymogène, selon les images des télévisions. Quelques vitrines ont été brisées en centre-ville tandis que la police tentait de disperser les derniers manifestants dans une ambiance tendue.