Un marché et deux convois ont été attaqués, faisant au moins cinquante morts dans le nord et l'est du pays. Des massacres attribués aux groupes djihadistes ont fait au moins 50 morts vendredi 29 et samedi 30 mai au Burkina Faso : une trentaine de personnes ont été tuées lors de l'attaque d'un marché dans l'Est et au moins 25 dans des attaques de deux convois dans le Nord. Un élu local de la province de Kompienga parle, lui, de « plusieurs dizaines de morts, notamment des commerçants et des habitants de la localité». «Le bilan provisoire de l'attaque lâche au marché de Kompienbiga est de 25 morts et de plusieurs blessés», selon un communiqué officiel du gouvernement en fin de journée dimanche. Une source sécuritaire a confirmé que « l'attaque a été menée sur le marché de bétail, qui se tient habituellement les samedis » par « des éléments de groupes armés terroristes venus à bord de motocyclettes ». Le même samedi, une attaque contre un convoi humanitaire a fait au moins 10 morts au nord de Barsalogho (nord) près de la déjà tristement célèbre localité de Foubé/Foulbé (l'appellation varie selon l'appartenance ethnique peule ou mossi), selon le communiqué du gouvernement. Cette zone où les attaques sont fréquentes avait été le théâtre d'importantes violences intercommunautaires avec 50 morts selon le bilan officiel, plus de 70 selon des sources peules. Après une attaque de djihadistes présumés de Yirgou-Foulbè, les villageois d'ethnie mossi (majoritaire au Burkina) s'en étaient pris en représailles aux Peuls. Le président Roch Kaboré s'était déplacé pour apaiser la tension. En janvier, 9 commerçants avaient été assassinés et un véhicule brûlé lors d'une attaque sur ce même axe. Craignant ces fréquentes attaques dans le Nord, les transporteurs organisent des convois accompagnés par des koglweogo qu'ils paient. L'armée escorte aussi parfois ces convois. L'est et le nord du Burkina Faso sont les régions les plus touchées du pays par les exactions djihadistes qui ont fait plus de 900 morts et 860.000 déplacés depuis cinq ans. Sous-équipées et mal entraînées, les forces de l'ordre du Burkina Faso n'arrivent pas à enrayer la spirale de violences djihadistes, malgré l'aide de forces étrangères, notamment de la France, présente dans le Sahel avec 5 100 hommes dans le cadre de l'opération antidjihadiste « Barkhane ». Les violences djihadistes, mêlées à des conflits intercommunautaires, qui touchent le centre du Sahel, ont fait au total 4 000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, selon l'ONU.