Un diplômé chômeur, protagoniste d'un documentaire français sur l'Algérie à l'origine d'une crise diplomatique avec Paris, a été entendu samedi par la police à Oran (nord-ouest), avant d'être relâché. Un diplômé chômeur, protagoniste d'un documentaire français sur l'Algérie à l'origine d'une crise diplomatique avec Paris, a été entendu samedi par la police à Oran (nord-ouest), avant d'être relâché. Un autre jeune, un guide touristique de l'association culturelle « Bel Horizon » qui avait servi d'accompagnateur au réalisateur, a été interrogé près de deux heures dimanche puis relâché sans aucune inculpation, a ajouté l'avocat. Le responsable de l'association « Bel Horizon » sera entendu lundi, selon la même source qui précise que d'autres personnes liées au tournage du film ont été convoquées ultérieurement à Oran. Mehdi est l'un des cinq jeunes Algériens qui ont été interviewés par Mustapha Kessous, un journaliste français d'origine algérienne, pour « se raconter et raconter leur pays » dans un documentaire sur la jeunesse et le mouvement populaire (« Hirak ») antirégime diffusé mardi à la télévision française. Dans le documentaire intitulé « Algérie Mon Amour », ces jeunes, originaires d'Alger, Oran et Tizi Ouzou, témoignent sur un ton très libre et sans tabou des frustrations d'une certaine jeunesse algérienne, sur fond de contestation politique. Mouvement pacifique et protéiforme sans précédent en Algérie, le « Hirak » a ébranlé le pouvoir pendant plus d'un an jusqu'à sa suspension à la mi-mars en raison de la pandémie de Covid-19. Ce documentaire, qui a déclenché de vifs débats sur les réseaux sociaux, a provoqué le rappel « immédiat » pour consultations de l'ambassadeur d'Algérie à Paris, Salah Lebdioui. Le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé « une attaque contre le peuple algérien et ses institutions », dont l'armée. C'est la seconde fois seulement, dans l'histoire des tumultueuses relations franco-algériennes, qu'un ambassadeur d'Algérie en France est publiquement rappelé à Alger depuis l'indépendance en 1962. Il est interdit aux médias de filmer sans autorisation préalable des autorités algériennes. Tout journaliste doit bénéficier d'une accréditation. Aucune accréditation n'a été renouvelée en 2020 pour les correspondants permanents des médias français à Alger.