Les plans de relance fondée sur l'économie “verte” est la meilleure manière pour surmonter la crise du Covid-19, souligne des chercheurs. Mais est-ce suffisant ? Le meilleur chemin pour garantir que la reprise soit bien au rendez-vous après le choc pandémique, est de se mettre « au vert », ont conclu des économistes de l'université d'Oxford, dans une vaste étude, publiée par l'Oxford review of economic policy. Plusieurs décideurs et d'ONG plaident pour des plans de relance centrée sur les énergies renouvelables. Le Parlement européen, la Banque mondiale, l'ONU, à travers son secrétaire général, Antonio Guterres, ou encore le pape François espèrent une reprise soit “durable”, à tous les niveaux. “En 2008-2009, les gouvernements avaient la conviction que le soutien à l'économie devait primer sur les politiques environnementales, qui pouvaient être sacrifiées le temps de résorber la crise”, explique Cameron Hepburn, l'auteur principal de l'étude d'Oxford, dans une tribune publiée sur le site Carbon Brief. Préserver l'emploi et éviter une envolée de la pauvreté étaient plus urgent que prendre soin de la planète. Cependant il est avéré que même à l'époque, les pays ayant profité de l'occasion pour investir dans les technologies “vertes” ont eu plus de succès pour sortir du marasme économique que les autres, relèvent les auteurs de l'étude. Pour parvenir à cette conclusion, les économistes d'Oxford ont analysé 196 plans de sauvetage. La conclusion la plus pendante est que la crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus a touché de manière disproportionnée les mêmes groupes de personnes qui seront les plus durement touchés par la crise climatique – comme les jeunes et les travailleurs à bas salaires. Des mesures devraient être prises pour protéger ces groupes, a-t-on noté. Sur l'échelle internationale, les énergies renouvelables pourraient accélérer la reprise économique de Covid-19 en stimulant des gains de PIB mondial de près de 100 milliards de dollars. Cela pourrait même quadrupler le nombre d'emplois dans ce secteur au cours des 30 prochaines années et améliorerait sensiblement les scores mondiaux en matière de santé et de bien-être. Ainsi, les énergies renouvelables pourraient freiner l'augmentation des températures mondiales en aidant à réduire les émissions de dioxyde de carbone de l'industrie énergétique de 70% d'ici 2050 en remplaçant les combustibles fossiles. «Une reprise verte est essentielle à la sortie de la crise de Covid-19. Le monde bénéficiera économiquement, écologiquement et socialement en se concentrant sur l'énergie propre » note l'étude d'Oxford. «L'alignement des mesures de relance économique et des politiques avec les objectifs climatiques est crucial pour une économie viable et saine à long terme», ajoute le texte. Sur les 7.300 milliards de dollars débloqués au niveau mondial pour limiter le contrecoup économique de la pandémie “nous estimons qu'environ 4% des fonds sont consacrés à des projets ‘verts'”, soulignent les économistes de l'université britannique. L'autre objectif est de forger un accord international sur des réductions de carbone ambitieuses malgré le report de la conférence clé COP26 – prévue à Glasgow en novembre et désormais sans date fixe. Plusieurs pays pourraient utiliser le processus de reprise économique post-COVID-19 pour réduire les émissions de carbone et accélérer les progrès sur les objectifs environnementaux. D'ailleurs plusieurs ONG spécifient que de nombreux secteurs des économies mondiales ne supportent pas actuellement l'intégralité des coûts d'émission de gaz à effet de serre, suggérant que les industries à forte intensité de carbone doivent être réformées.