Le directeur adjoint pour l'Afrique et le Moyen Orient à Human Rights Watch (HRW), Eric Goldstein a exhorté, mercredi à Washington, l'Algérie et le Polisario à mettre fin au cauchemar des femmes sahraouies, résidant en Espagne et retenues contre leur gré dans les camps de Tindouf (Sud de l'Algérie). « Nous exhortons le Front Polisario et l'Algérie à mettre fin au cauchemar des femmes retenues contre leur gré par leurs familles qui les empêchent d'exercer leur droit à la libre circulation », a déclaré Goldstein qui « témoignait » devant la Commission Tom Lantos des affaires étrangères du Congrès américain lors d'une audition sur le Sahara. Ces femmes adultes qui résident légalement en Espagne avaient rendu visite à leurs familles dans les camps, mais ont été empêchées de repartir vers leur pays d'accueil depuis deux ans. Selon le dirigeant de HRW, le Polisario est au courant du souhait de ces femmes de partir, mais « il semble ne pas vouloir ou ne pas pouvoir mettre fin à ces situations illégales, préférant trouver une solution avec leurs familles », une solution qui tarde à venir, a-t-il souligné d'où son appel à l'Algérie qui, a-t-il dit, « est obligée d'intervenir » pour mettre fin à la séquestration de ces femmes par leurs familles avec l'assentiment du Polisario « car tout cela survient sur son sol ». Dans son « témoignage », Eric Goldestein a, par ailleurs, critiqué « les violations des droits de l'homme au Sahara», tout en reconnaissant que le royaume s'est engagé dans un processus de réformes, notamment en matière des droits de l'homme, déplorant cependant l'interdiction de visites par les autorités marocaines de son ONG depuis 2015. Il a souligné que ces autorités ont laissé entrevoir que HRW pourrait reprendre ses visites au Maroc, précisant cependant que « le quand et le comment et sous quelles conditions, restent encore à vérifier ». Goldstein a aussi reconnu que les « groupes sahraouis » de l'intérieur jouissent de la liberté de recueillir et de diffuser « une bonne quantité d'informations, de photos et de vidéos ». Il a précisé, à cet égard, que le Maroc n'interdit pas l'accès à Internet dans cette région et a généralement coopéré avec les mécanismes spéciaux des droits de l'homme de l'ONU , leur permettant de visiter aussi bien le Maroc que le « Sahara occidental ». I Goldstein a en outre rappelé à ce sujet la mise sur pied du Conseil national des droits de l'homme (CNDH) et ses deux antennes à Laâyoune et Dakhla, « qui rapportent toute violation des droits de l'homme dans la région ». En guise de conclusion, il a souligné qu'il est dans l'intérêt du Maroc et du Polisario, par souci de préserver leur image au niveau international, de régler ce conflit, mettant l'accent sur le rôle de la Minurso. https://youtu.be/6-KKQCIsWsQ