Le groupe État islamique au Grand Sahara (EIGS), succursale du groupe EI au Sahel, et le Front Al-Nosra, branche d'Al-Qaida ont été impliqués dans des violences intercommunautaires dans le centre du Mali ces derniers jours, a appris Barlamane.com. La Mauritanie, jusqu'alors prémunie du terrorisme, semble être ciblée. La Mauritanie n'a connu aucun assaut djihadiste depuis 2011 alors que son voisin malien compte ses pertes humaines à intervalles réguliers. La région de Mopti, dans le centre de Mali, a été, ce 9 avril, le théâtre d'affrontements entre le groupe État islamique au Grand Sahara (EIGS), branche du groupe EI au Sahel, et le Front Al-Nosra, branche d'Al-Qaida. Les événements se sont produits dans le cercle de Macina, collectivité territoriale dans la région de Ségou, où un homme surpris en train d'écouter de la musique a été tué par des éléments extrêmement radicaux de Daech. Les femmes y subissent les lois du groupe terroriste Daech, qui les empêche désormais de se déplacer, ce que refuse la katiba Macina, dirigée par le prédicateur Madou Koufa. En mars dernier, un échange de prisonniers qui s'est mal déroulé entre les deux factions a augmenté les hostilités. Un autre différend concernant la position sur la Mauritanie, qui assure la présidence tournante du G5 Sahel depuis février dernier, est venu ajouter de l'huile sur le feu. Les milices djihadistes affilées à Daech souhaitent y perpétrer des attaques, contrairement au front al Nosra. Les combats, survenus dans la nuit de mercredi à jeudi, se sont déroulés à 50 km de la Mauritanie, selon des sources avérées de Barlamane.com. Ils ont impliqué des membres des communautés peules qui s'insurgent contre la présence de Daech dans la région. Dans cette zone rurale très pauvre, les luttes pour l'accès à la terre devenaient plus impérieuses, les sécheresses plus fréquentes, les villages plus peuplés sous la pression démographique. Confronté depuis plusieurs années à des attaques djihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières, le Mali enregistre également des affrontements intercommunautaires. Pour mémoire, le village malien d'Ogossagou a été au centre d'une attaque sanglante le 14 février dernier, où trente-et-un villageois ont péri, selon le bilan officiel des autorités. L'attaque menée par une trentaine d'individus armés a été rendue possible par le retrait soudaine de l'armée malienne. La commune a été partiellement incendiée, les stocks alimentaires ont été détruits et du bétail emporté, d'après des témoignages sur place.