Plusieurs élus français ont fait monter la pression dimanche pour généraliser rapidement l'utilisation de la chloroquine pour traiter le coronavirus, même si l'efficacité de cet anti-paludique est toujours en cours d'évaluation scientifique. Le gouvernement français juge « prometteurs » les essais cliniques menés pour soigner des malades du coronavirus. Les tests vont être étendus mais le gouvernement comme la communauté scientifique restent prudents. « La chloroquine, pourquoi ne l'utilise-t-on pas ? », s'est ainsi interrogé un député français. « Elle a un avantage, elle n'est pas chère. Est-ce que c'est parce que les grands labos aimeraient se faire de l'argent sur le dos de nos concitoyens? », a-t-il poursuivi. Alors que le spécialiste des maladies infectieuses Didier Raoult a conduit à Marseille une première étude prometteuse, mais sur un échantillon de 24 patients seulement, le même député a plaidé pour « qu'on n'attende pas ce que les milieux académiques peuvent attendre, c'est-à-dire des règles standards, académiques, de la recherche de risques ». Le maire de Nice, Christian Estrosi, lui-même contaminé par le coronavirus, a également déclaré qu'il a « envie qu'on fasse confiance » à Didier Raoult. « L'hôpital de Nice aujourd'hui a été approvisionné avec Sanofi (ndlr: en chloroquine), comme d'autres établissements hospitaliers de notre pays » a-t-il fait valoir. Samedi, le ministre de la Santé Olivier Véran avait indiqué avoir demandé à ce que l'étude du professeur Raoult « puisse être reproduite à plus large échelle dans d'autres centres hospitaliers, par d'autres équipes indépendants ». Un complément nécessaire car « jamais aucun pays au monde n'a accordé une autorisation de traitement sur la base d'une étude comme celle-ci », a-t-il fait valoir. « L'histoire de maladies virales est peuplée de fausses bonnes nouvelles, peuplée de déceptions, de prises de risques inconsidérées aussi », a averti le ministre. Le traitement à la chloroquine, « nous n'hésitons pas à le mettre en place mais nous suivons un protocole scientifique », a insisté dimanche sur LCI la porte-parole du gouvernement français Sibeth Ndiaye, en soulignant que des expérimentations se poursuivaient « à Lille et à Paris ».