C'est par l'épreuve du feu qu'on reconnaît l'or pur. C'est par les épreuves qu'on reconnaît l'homme de cœur, disait Sénèque. Un adage qui garde toujours sa valeur en ces temps difficiles que traversent des Marocains bloqués en France pour cause de Coronavirus, qui ont trouvé soutien et réconfort auprès du réseau diplomatique et consulaire marocain dans l'hexagone et du tissu associatif de la diaspora. A la suite de la décision du Maroc de suspendre, en concertation avec les autorités françaises, des liaisons aériennes, maritimes et terrestres avec la France, plusieurs dizaines de Marocains se sont retrouvés bloqués dans l'Hexagone, notamment en île de France où convergent la majorité des nationaux qui viennent en touristes, en mission, pour les études ou pour des besoins de santé. Face à une situation exceptionnelle qui les laisse désemparés, ils ne sont pas abandonnés pour autant ni par l'ambassade marocaine ni par le tissu associatif de la diaspora qui a fait montre, en partenariat avec les consulats du Royaume, d'un élan de solidarité et de générosité extraordinaire. Dès le début de la crise, l'ambassade et l'ensemble des consulats se sont mobilisés pour apporter des réponses aux ressortissants marocains bloqués, en mettant en place des cellules de veille et des numéros de téléphone. Les consulats ayant un aéroport dans leur circonscription territoriale comme Orly, où des ressortissants marocains étaient bloqués, ont mobilisé leur personnel pour les accompagner, les épauler et leur expliquer tout nouveau développement de la situation. En attendant qu'une solution soit trouvée à leur situation, ces Marocains parmi eux des médecins, des ingénieurs, des entrepreneurs, des étudiants, des femmes au foyer… tous âges confondus, ont trouvé écoute et réconfort auprès de leurs compatriotes en France qui font preuve d'empathie et de solidarité exemplaire en cette conjoncture difficile. C'est le cas à Orly notamment, une commune du Val-de-Marne en région Île-de-France où un groupe de solidarité s'est mis en place sur les réseaux sociaux par des présidents d'associations de l'Essonne. Des associations membres de ce groupe comme l'association franco-marocaine (ASLI, des femmes, une tradition) et sa présidente Mouna Bennani, s'activent sans relâche, en collaboration avec le consulat du Maroc à Orly, pour apporter soutien et assistance à des dizaines de Marocains bloqués, et leur assurer les besoins de base (eau, paniers de nourriture halal, médicaments pour ceux qui en ont besoin…), mais aussi leur trouver des solutions d'hébergement. Epaulée par d'autres associations de la diaspora dans l'Essonne comme l'association Mémoire de France/Mode d'emploi que préside Nouria Zendafou et des âmes généreuses de compatriotes marocains, l'association ASLI et le Consulat sont au front ces derniers jours. Ensemble, ils mobilisent leur réseau de connaissances pour apporter soutien et assistance à ceux qui ont en besoin. C'est ainsi qu'une soixantaine de ressortissants marocains ont été installés dans un hôtel à Orly, réquisitionné pour l'occasion par le Maire de Bures-sur-Yvette et le préfet et le sous-préfet de l'Essonne, à la demande du consulat marocain. Ce dévouement à la cause solidaire, Mouna Bennani l'explique par son éducation et l'empreinte de ses origines marocaines. «Lorsque j'ai été sollicitée par le groupe de solidarité et par la Consule du Maroc à Orly, je n'ai pas hésité un seul instant », a-t-elle confié au téléphone à la MAP, affirmant agir par « amour et devoir » envers son pays et envers ses compatriotes. «Le monde entier vit une situation exceptionnelle et nous devons être à la hauteur du moment, en nous armant de courage et de patience », affirme-t-elle, en formant le vœu que tout reviendra à la normale et que « nos concitoyens pourront rentrer chez eux ». La France est entrée mardi en mode confinement, une mesure inédite dans l'Histoire du pays qui recense, selon le dernier bilan officiel, un total de 264 décès et 9.134 cas de contamination confirmés. L'objectif du gouvernement, qui entend décréter l'état d'urgence sanitaire, est de freiner la propagation de l'épidémie qui inquiète de plus en plus la population.