A l'occasion de la célébration, le 8 mars de chaque année, de la journée de la femme, l'organisation des droits de l'homme « Human Rights Watch » (HRW) s'est faite l'écho des femmes marocaines qui exigent que « le gouvernement adopte une loi vigoureuse sur les violences à leur égard ». Le Maroc ne dispose pas de loi contre la violence conjugale et les brutalités commises à l'encontre des femmes sont monnaie courante. Une étude effectuée en 2009-10 par le gouvernement a établi que près des deux tiers des femmes avaient subi des violences physiques, psychologiques, sexuelles ou économiques. Parmi elles, environ 55% ont signalé avoir subi des violences « conjugales », écrit HRW dans un communiqué. L'ONG rappelle avoir publié un communiqué sur « la faible réponse du Maroc face au problème de la violence familiale, en termes de prévention des violences, de protection des victimes, et de poursuites à l'encontre des agresseurs ». En l'absence de loi sur les violences domestiques, les responsables marocains manquent de directives sur la manière de traiter ce genre d'affaire. Ils sont également dépourvus de mécanisme comme les « ordonnances de protection », très courantes dans d'autres pays, qui interdisent aux agresseurs d'approcher de nouveau leur victime, note HRW. Elle rappelle les récits de quatre de ces femmes qui ont été mis en lumière dans une campagne lancée par HRW Watch dans les médias sociaux à l'intention de la ministre marocaine des Femmes et de la Famille, Bassima Hakkaoui, avec le hashtag arabe الحقاوي_عطيني_حقي#, qui signifie « Hakkaoui: Donne-moi mes droits. » Le gouvernement marocain a rédigé un projet de loi sur les violences faites aux femmes, mais le projet est en attente d'examen et d'adoption depuis 2013, souligne le communiqué selon lequel, bien que ce projet comporte des éléments positifs, il ne contient pas de définition forte de la violence familiale, et ne considère pas le viol conjugal comme un crime.