Depuis des années, le pays est englué dans une crise qui se manifeste par la détérioration des finances publiques et le chômage de masse. L'Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, a replongé dans la récession en 2019 pour la deuxième année consécutive, depuis l'arrivée au pouvoir de Cyril Ramaphosa en 2018. Sur l'ensemble de l'année 2019. Des mauvais chiffres imputables notamment aux coupures d'électricité à répétition qui handicapent son économie. Le produit intérieur brut (PIB) du pays s'est contracté de 1,4 % au quatrième trimestre 2019, après une baisse de 0,8 % au troisième trimestre, a annoncé mardi l'Office national des statistiques (StatsSA). Plus encore, l'Afrique du Sud a enregistré une croissance de 0,2 %, la plus faible depuis la tempête financière qui a balayé la planète, selon StatsSA. Sans oublier le chômage de masse à 29,1 %. Le gouvernement tablait encore la semaine dernière sur une croissance de seulement 0,9 %. Mais Ramaphosa a mis en garde mardi 3 mars contre l'impact économique négatif de l'épidémie de coronavirus partie de Chine. Ce n'est qu'une question de temps avant que des cas soient déclarés en Afrique du Sud, a-t-il estimé. La construction et l'agriculture, qui souffre d'une longue sécheresse, ont elles aussi plombé l'économie sud-africaine, que Cyril Ramaphosa promet depuis deux ans de relancer. De nombreuses entreprises publiques sud-africaines traversent de graves difficultés, conséquences d'années de mauvaise gestion et de corruption sous la présidence de son prédécesseur Jacob Zuma (2009-2018). Avec son entrée en récession, l'Afrique du Sud se retrouve plus que jamais sous la menace d'une dégradation de sa note financière par l'agence Moody's, la seule des trois grandes à ne pas l'avoir encore dégradée au rang d'investissement spéculatif. Fitch and S&P l'ont reléguée dans cette catégorie dès 2017. Une telle sanction pourrait causer un exode des investisseurs et accroître la pression sur la devise locale.