Les éleveurs marocains commencent à souffrir sérieusement du déficit pluviométriques. Le retard des pluies qu'accusent certaines régions combiné à la cherté des aliments pour bétail, les contraignent à vendre leurs troupeaux dans les marchés hebdomadaires. Le retard des pluies n'a pas fini de faire des dégâts. En effet, compromettant la campagne agricole, il fait souffrir aussi bien sur les agriculteurs que les éleveurs de bétail de notre pays, qui subissent de plein fouet la pénurie de paille et de foin. Les prix ont d'ailleurs grimpé en flèche, ce qui nécessite une adaptation. Les agriculteurs de plusieurs régions avancent qu'il s'agit d'une « année blanche » pour l'agriculture et demandent une intervention rapide de l'Etat pour sauver ce qui reste de la saison agricole. En effet, la sécheresse a fait doubler les prix du foin et de la paille qui sont passés respectivement de 35 à 70 dirhams et de 12 à 28 dirhams le ballot. De l'avis des importateurs, la flambée des prix est due aux cours internationaux, d'autant plus que 90% des matières premières entrant dans la fabrication de l'aliment de bétail sont importées. De plus, jusqu'à présent, les conditions climatiques ne sont pas en faveur du secteur de l'agriculture puisque plusieurs régions souffrent de déficits pluviométriques. A titre d'exemple, jusqu'au 26 février dernier, la région de Fès-Meknès a enregistré un déficit pluviométrique de plus de 66% par rapport à 2019. Les plus fortes baisses ont été notamment enregistrées à Boulemane avec -80% et Fès et Moulay Yacoub avec -76%. Dépassés par la situation de cherté des aliments pour bétail et de retard des pluies, les professionnels de la filière des viandes rouges ont appelé l'Etat à mettre rapidement en place un plan d'urgence au profit des éleveurs. Comme solution de sortie de crise, ils proposent l'augmentation, de façon exceptionnelle, des contingents d'importation en aliments de bétail, tout en les exemptant provisoirement des droits de douane.