Le centre névralgique de la ville au passé impérial fait l'objet d'un vaste chantier de réhabilitation, mené tant bien que mal. Plusieurs projets tendant à «donner un nouveau souffle» à Meknès ont été lancés depuis des mois, pour un investissement de plusieurs millions de dirhams, qui font fi de la fragilité du patrimoine de la ville. Belle ville impériale remplie de souvenirs de sa splendeur déchue ; anciennement capitale berbère, dans des vergers frais et des oliveraies sur les bords pittoresques, Meknès, gérée par le patron des députés du Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste), Abdellah Bouanou aspire à refonder son histoire. Sauf que certaines constructions entourant la kasba de Meknès -Dâr Kbira ou le palais impérial, édifiée par le sultan Moulay Ismail-, sont en train d'être rasées par les autorités locales sans raison, a constaté Barlamane.com. Meknès, ancienne capitale culturelle et lieu important de circulation des savoirs. La ville impériale, aux épais murs de pisé qui rappellent l'architecture fortifiée des ksour, a lancé des projets de préservation de son patrimoine, une opération destinée à restaurer et à mettre en valeur des circuits touristiques et d'anciens bâtiments de la médina. Réfugiée – sur la crête de sa colline, l'attention accordée à Meknès, ses tours et ses jardins environnés de murs, et ses «aguedals» [vastes plantations d'orangers, de citronniers et de grenadiers] aux eaux courantes, a été dévoyée par l'amateurisme d'un PJD en passe de dégrader un des foyers les plus brillants de la civilisation marocaine. Meknès l'architecturale, qui offre à ses visiteurs la porte monumentale dite Bâb Mansoûr et le château dit Ed-Dâi el-Beydâ, ainsi que la grande cité avec ses maisons blanches et ses minarets, fait face non seulement aux affres du temps mais surtout à la négligence du conseil de la ville dirigé par un maire souvent absent. Alors que l'aménagement des abords des remparts de la médina a commencé, le traitement des édifices historiques dans les vieux district suscite critiques et appels à réagir. Des projets similaires de restauration de sites historiques ont été entamés dans d'autres villes, comme Essaouira, Fès, Casablanca ou encore Rabat. Pour rappel, la ville historique de Meknès figure dans la liste du patrimoine mondial depuis 1996.