L'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM) tient aujourd'hui, le 19 février, son Conseil d'administration. A l'ordre du jour : le budget 2020-2022, la stratégie de travail et le rapport sur la couverture médicale. L'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM), qui s'est dotée d'une stratégie 2020-2024, cherche à renforcer la mission de régulation qui lui est confiée, rapporte l'économiste dans son édition du jour. Soulignons que la Cour des comptes a relevé, dans son rapport annuel au titre de l'année 2018, certaines défaillances au niveau de cette agence et a présenté plusieurs recommandations à cet établissement. Concernant l'exécution de ses missions, la Cour des comptes recommande au ministère de la Santé et à l'ANAM, chacun dans la limite de ses attributions, de procéder au renouvellement des conventions nationales, notant que le processus de négociations pour le renouvellement des autres conventions nationales connait un réel blocage appelant, dans ce sens, à plus concertations avec les parties prenantes. Le rapport recommande également plus de cohérence entre l'ensemble du cadre légal et réglementaire de la couverture médicale de base (CMB) et la clarification des relations entre l'ANAM et le ministère de la Santé. En matière de dispositifs médicaux et actions d'encadrement des produits de santé, la Cour des comptes relève que la refonte de la liste des dispositifs médicaux dépasse le seul environnement de l'AMO de base, appelant à consolider le processus actuel tout en améliorant l'approche relative à l'intégration des médicaments innovants dans le guide des médicaments remboursables (GMR) et élargir la liste des dispositifs médicaux et mettre en place un référentiel de leur prix. En matière de financement, la Cour des comptes a relevé que "l'ANAM au vu des statistiques reçues ne peut produire de véritables rapports avec des indicateurs et des orientations permettant de dresser une vision progressive avec une définition des priorités, éditer des mesures de régulation et de maîtrise des dépenses". D'autres contraintes de type opérationnel ont été relevées par la Cour, dont, le déficit de communication et de sensibilisation des bénéficiaires sur leurs droits et obligations, la détection des cas de double affiliation RAMED- AMO64, les difficultés de renouvellement des cartes, dont la durée d'éligibilité est de trois années, et l'absence d'un système d'information intégré. A noter que la population couverte par l'AMO s'est élevée à 9,5 millions de personnes en 2018 contre 9,1 millions en 2017, soit une hausse de 5,3%. Sur la période 2014-2018, cette population a connu une progression annuelle moyenne de 4,7%. C'est ce qu'indique l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) dans son rapport sur le secteur de la prévoyance sociale au titre de l'année 2018. Les bénéficiaires de l'AMO du secteur privé représentent 66,8% de l'ensemble des bénéficiaires en 2018. L'AMO du secteur public compte quant à elle 32,4% de cet effectif. Quant au régime des étudiants, il a couvert au titre de l'année 2018, 73.500 assurés contre 71.700 en 2017, soit 0,8% de la population des bénéficiaires.