La formation continue est un choix stratégique qui devrait être érigé en priorité dans les politiques judiciaires afin d'être à la page des évolutions juridiques et actuelles, a indiqué, lundi à Rabat, le procureur général du Roi près la Cour de cassation, président du ministère public, Mohamed Abdennabaoui. Dans une allocution à l'occasion de l'ouverture de sessions de formation consacrées aux crimes financiers à l'Institut Supérieur de la Magistrature, M. Abdennabaoui a souligné que le rythme des évolutions juridiques et actuelles est devenu source d'inquiétude pour les mécanismes de la justice pénale en ce sens qu'une veille et une vigilance constantes sont nécessaires pour se tenir informé de toutes ces mutations pour mieux les gérer et les confronter. A cet égard, il a évoqué la nécessité de soutenir la spécialisation judiciaire car la justice spécialisée offre des possibilités pour accompagner les développements économiques et sociaux. M.Abdennabaoui a également précisé que c'est dans ce contexte qu'interviennent ces sessions de formation élaborées par la Présidence du Ministère Public au profit des magistrats du Ministère public au sein des Chambres spécialisées en crimes financiers près les Cours d'Appel de Rabat, Casablanca, Marrakech et de Fès, et en faveur des officiers de police judiciaire chargés d'enquêter sur ce type de crimes. M.Abdennabaoui a en outre, ajouté que cette formation intervient en réponse à une série de constats dont le fait que la dernière formation sérieuse en date au profit des magistrats du Parquet et des magistrats des chambres spécialisées dans les crimes financiers remonte à plus de huit ans. Il a souligné, à cet égard, qu'un certain nombre de magistrats n'ayant pas eu l'opportunité de rafraîchir leurs connaissances juridiques ni de prendre connaissance des derniers développements en matière de criminalité financière ont succédé aux bénéficiaires de ladite formation. De l'avis du procureur général du Roi près la Cour de cassation, la lutte contre les crimes de corruption et la protection des deniers publics ou privés ne devraient par être influencées par les débats sociétaux dans les espaces publics, y compris sur les réseaux sociaux, mais plutôt via des enquêtes judiciaires et la recherche de preuves légitimes. Ces sessions de formation s'inscrivent dans le cadre de la promotion de la spécialisation et de l'amélioration des compétences des magistrats du Parquet et des officiers de police judiciaire en matière de lutte contre la corruption financière. Et ce, en ce sens que la lutte contre ce type de crime est l'une des priorités de la politique pénale du Parquet du fait de la complexité de ces crimes qui nécessite une connaissance des aspects financiers, comptables et techniques de la criminalité financière. Le programme de formation s'étend sur quatre sessions en février, mars, avril et juin. Elle sera encadré par des procureurs expérimentés de la Cour des comptes, par le Ministère public, l'inspection générale du ministère des Finances, l'Unité de traitement du renseignement financier, Bank al Maghrib, l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, le Trésor public et le Laboratoire public d'essais et d'études.