L'application de messagerie, rachetée par Facebook en 2014, revendique 500 millions d'utilisateurs en deux ans. L'application de messagerie WhatsApp, détenue via Facebook, a annoncé, mercredi 12 février, avoir franchi la barre des 2 milliards d'utilisateurs dans le monde. Elle en comptait 1,5 milliard deux ans plus tôt. Lancé en 2011, WhatsApp a été racheté par Facebook en 2014. L'entreprise, qui détient aussi les très populaires Instagram et Messenger, estime que chaque jour 2,26 milliards de personnes ouvrent au moins l'une des applications lui appartenant. Le succès de WhatsApp repose sur sa facilité d'utilisation, pour envoyer des messages écrits ou vocaux à un ou plusieurs interlocuteurs ou simplement téléphoner. Fonctionnant avec Internet, WhatsApp s'est notamment fortement développé dans certains pays comme le Brésil, où les tarifs des opérateurs téléphoniques sont élevés. L'application permet aussi de partager des photos, des vidéos ou encore des GIF animés. Dans son communiqué publié mercredi, l'entreprise insiste aussi beaucoup sur une de ses fonctionnalités, souvent invisible aux yeux de ses utilisateurs : le chiffrement par défaut et, de bout en bout, de chaque message envoyé sur WhatsApp. «Ce chiffrement sophistiqué agit comme un cadenas numérique inviolable qui préserve les informations que vous envoyez par WhatsApp contre les pirates et les criminels. Les messages sont uniquement conservés sur votre téléphone et personne ne peut ni lire ces derniers ni écouter vos appels, pas même nous.» D'autres messageries très utilisées, comme iMessage d'Apple, proposent le même type de dispositif, mais ce n'est pas le cas de toutes les applications. Les messages échangés sur Facebook Messenger, par exemple, ne sont pas chiffrés de bout en bout par défaut. Si, lors du passage de ce cap très symbolique, WhatsApp tient à souligner cet aspect de son service, c'est notamment parce que, fin janvier, deux experts indépendants des Nations unies ont laissé entendre que l'iPhone de Jeff Bezos avait été piraté par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman, et ce via WhatsApp. Une information de nature à écorner l'image d'application «sécurisée» de la messagerie, qui estime de son côté que la faille utilisée pour espionner le milliardaire était plus probablement à chercher du côté d'Apple. Les rapports d'expertise n'ayant pas été rendus publics, l'explication reste, pour l'heure, inconnue. Par ailleurs, les pouvoirs publics, notamment américains, font régulièrement peser la menace d'imposer aux géants du Web de leur permettre un accès exceptionnel aux messages des utilisateurs visés par une procédure. Or, s'époumonent ces entreprises et l'immense majorité des experts en sécurité informatique, créer une «porte dérobée» de ce type affaiblirait la sécurité de tous les utilisateurs. «Un chiffrement solide est une nécessité de la vie moderne», réitère WhatsApp dans son communiqué. «Nous ne ferons aucun compromis sur la sécurité, car cela pourrait exposer nos utilisateurs à certains dangers».